Alors que la gestion de la manifestation de l’opposition réprimée par les forces de l’ordre samedi suscite la polémique à Kinshasa, l’opposant Franck Diongo, président du Mouvement lumumbiste progressiste (MLP), fait état d’au moins deux manifestants tués.
Mais aucune source officielle ne confirme ce bilan. D’après lui, il s’agit de deux militants de son parti, dont les corps n’ont pas encore été retrouvés. Il affirme détenir des preuves. M. Diongo exige même une enquête internationale de la Monusco « pour prouver à la face du monde la répression violente ».
« 80% de nos blessés, et même ceux qui sont morts, c’est par des machettes et des armes blanches. Les cortèges de motos qui nous accompagnaient, avec les drapeaux, et on nous a attaqué, et on a arraché les motos. Nous enregistrons des morts, ce sont les membres du parti, on a vérifié, dans les morgues, différents hôpitaux, mais quand la police arrive à prendre le blessé grave ou le mort, on ne voit pas là où ils les déposent », a-t-il confié à RFI. Selon lui, il y a plus de dx blessés et vingt blessés légers. « Les pronostics de leur vie font craindre qu’on puisse enregistrer d’autres morts », a-t-ll ajouté.
Pour la police, ce sont de chiffres imaginaires. Elle ne reconnait tout de même des échauffourées en dehors de l’avenue lors de cette manifestation à l’appel de leaders de l’opposition : Moïse Katumbi, Martin Fayulu, Patata Mponyo et Delly Sessanga. Dans un communiqué, elle indique que trois policiers ont été blessés lors d’affrontements entre ceux qu’ils qualifient de deux gangs.
La gestion de cette manifestation fait polémique. Le ministre congolais des Droits humains et des organisations des droits humains dénoncent des actes commis par les forces de l’ordre. Il condamne « les actes de répression » et de brutalité contre les manifestants, y compris des « mineurs ». De son côté, l’Association pour l’accès à la Justice (ACAJ) affirme avoir relevé « plusieurs cas de violences commis par certains éléments de la police aidés en cela par une personne en tenue civile, notamment contre un jeune manifestant apparemment mineur ».
Cette association exige une enquête pour « identifier et sanctionner sévèrement leurs auteurs ». D’après Sylvano Kasongo, responsable de la police, ces trois policiers ont été arrêtés. Il déplore le fait que les manifestants ont « refusé de respecter l’itinéraire convenu avec l’autorité urbaine ». Dans la foulée, les autorités locales ont annoncé le dépôt d’une plainte contre les organisateurs de cette manifestation.
La Rédaction