Le président Tshisekedi, est-il déjà en campagne ? Pas du tout, répond Tina Salama, sa porte-parole, dans un entretien exclusif à Sahutiafrica.
L’élection présidentielle est prévue pour décembre prochain, selon la Commission électorale nationale indépendante. L’opposition se prépare pour conquérir le pouvoir et ceux qui l’ont voudrait, logiquement, le conserver. La dernière interview du président Félix Tshisekedi, serait-elle à inscrire dans la perspective de la conservation du pouvoir? Difficile à dire pour l’instant.
« C’est un exercice républicain de redevabilité des dirigeants à l’égard de la population. C’est un devoir en démocratie. D’ailleurs, les dirigeants le font déjà. Mais l’innovation c’est au niveau du format web. Les meetings, conférence de presse sont aussi des moyens utilisés jusqu’à ce jour pour rendre compte », explique la porte-parole du président Tshisekedi. Après son interview avec le Président de la République démocratique du Congo, des critiques ont estimé que c’était un non sens. « Le Président être questionné par celle qui est censé porter sa voix? » Monologue du pouvoir actuel? Pas évident. Mais, plusieurs courants de pensée ne se mettent pas d’accord sur ce format.
Pour Tina Salama, il s’agit d’offrir un cadre d’échange direct à l’opinion pour rapprocher davantage les dirigeants des dirigés. « Nous recevions souvent des préoccupations de l’opinion sur la vie nationale », confie-t-elle. La porte-parole du président Tshisekedi ajoute que cette interview témoigne du respect du Président à sa population, qui n’a cessé de soumettre des préoccupations. Et pourtant, c’est la première fois en près de cinq que le Président se soumet à cet exercice sur la RTNC (Radio Télévision Nationale Congolaise). Et pourquoi seulement maintenant? Le timing ferait plutôt pencher la balance vers une conquête possible de l’électorat en prévision des prochaines élections.
« A travers ce cadre d’échange entre dirigeants et dirigés, le président a tenu à honorer tous ces internautes compatriotes », souffle la porte-parole du chef de l’Etat congolais. Mais, pour le choix de la télévision nationale ? « La RTNC est le canal officiel audiovisuel de la République. Et, les gestionnaires de cette structure savent combien le Président tient à l’amélioration tant des conditions sociales des agents que des conditions techniques de travail en vue de la rationalisation des services », tente-t-elle de dissiper le malentendu.
Samedi 8 juillet. Il est 20 heures lorsque la télévision nationale diffuse une interview exclusive du président Tshisekedi, qui répond aux « interrogations du peuple », portées par la voix de Tina Salama après collecte via une plateforme digitale dédiée.
« Un argument par rapport à la critique sur le faux problème du statut de la présentatrice : il s’agissait de rapportage fidèle d’une initiative du bureau de la porte-parole. Nous comprenons les critiques, c’est une réaction normale face à l’innovation. L’innovation suscite toujours des résistances. Mais, sans innovation, il n’y a pas de développement. Aussi, nous n’avons enfreint aucune règle déontologique journalistique », se défend Tina Salama.
Son bilan, ses réalisations, ses regrets… Félix Tshisekedi a, dans cette interview, déploré le fait que les chefs d’institutions de la République et lui ne sont pas « sur le même diapason ».
Tout en prenant soin de préciser, qu’il n’est pas impliqué dans les démarches visant l’arrestation ou la libération de certaines personnes. Et, la fin de la coalition FCC-CACH reste, selon lui, l’un des regrets de son mandat.
Mais, pour certains internautes, cet entretien ressemble beaucoup à un monologue du président Tshisekedi et une campagne avant l’heure.
Alimasi Kambale et Trésor Mutombo