Après plus de six semaines de guerre entre généraux rivaux au Soudan, le gouverneur du Darfour appelle les civils de cette vaste région de l’ouest du Soudan à s’armer.
« J’appelle le peuple du Darfour, jeunes et vieux, femmes et hommes, à prendre les armes pour défendre leurs biens », a lancé sur Twitter l’ancien chef rebelle Minni Minnawi, aujourd’hui proche de l’armée.
Vendredi, l’armée avait déjà appelé les militaires retraités à reprendre les armes. Et début mai, dans l’Est, des centaines de membres des tribus Beja avaient manifesté pour réclamer des armes au général Burhane.
D’autres acteurs pourraient aussi faire le choix des armes. Pour Raga Makawi, militante pro-démocratie, les gens qui appartenaient à des mouvements non-violents pensent maintenant à s’armer pour se protéger.
Région la plus touchée par les combats avec Khartoum, le Darfour, frontalier du Tchad, a déjà été ravagé dans les années 2000 par une guerre meurtrière. D’après les habitants, l’armée du général Abdel Fattah al-Burhane et les paramilitaires du général Mohamed Hamdane Daglo, s’affrontent depuis le 15 avril avec tous types d’armes.
Ces six semaines de combats ont fait plus de 1.800 morts, pour plus de la moitié au Darfour, selon l’ONG ACLED. Les Nations unies font état de plus d’un million de déplacés et de plus de 300.000 réfugiés dans les pays voisins.
Mervedie Mikanu