«Les Tchadiens ne veulent plus de la guerre. Les Tchadiens veulent simplement que l’après Déby soit un Tchad de paix, stable et démocratique. Que les nouvelles institutions soient mises en place pour des nouvelles élections. Et qu’un président démocratiquement élu puisse gérer le pays dans la quiétude», a confié Évariste Ngarlem Toldé, analyste politique tchadien, à Sahuti Africa. Les Tchadiens attendent la mise en place des organes de la transition lors d’un dialogue national inclusif, indique Évariste Ngarlem Toldé.
D’après cet analyste politique, l’opposition et la société civile s’opposent à «un processus engagé de facto par des militaires». «Le gouvernement de transition ou le Conseil militaire de transition n’est pas la solution», a-t-il dit. «Les gens attendent à ce que les organes de la transition soient décidés lors d’une conférence nationale souveraine ou du forum national qui mettra en présence les politiques, les politico-militaire et la société civile. Mais que les militaires prennent le pouvoir puis mettre en place les organes de la transition, commençant par le Conseil militaire, aujourd’hui, un gouvernement n’est pas une solution», a-t-il déclaré.
Le climat politique au Tchad est crispé. L’opposition et la société civile exigent le départ du Conseil militaire de transition que dirige Mahamat Idriss Déby, fils du défunt président tchadien. Des manifestations ont été organisées mardi 27 avril. Selon la société civile, neuf personnes sont mortes dans les manifestations, alors que la junte militaire avance un bilan de six morts. Entre-temps, des affrontements ont repris entre l’armée tchadienne et les rebelles du Front pour l’alternance et la concorde au Tchad (FACT) à Kanem dans le nord du pays. La junte exclut toute négociation avec les rebelles du FACT.
«C’est vraiment l’incertitude et un saut dans l’inconnu. Les gens attendent qu’il y ait la main tendue du gouvernement vers les rebelles. Les rebelles ont demandé les négociations avec le Conseil militaire de transition. Mais le conseil militaire rejette cette main tendue. A un moment où les Tchadiens appellent leur vœu à la stabilité et à la paix, ils ne comprennent pas pourquoi le gouvernement peut refuser de négocier avec les politico-militaires surtout le FACT. On est en train d’aller encore vers des nouvelles guerres et des situations de tension. C’est ce qui sera dommageable pour notre pays», a-t-il déclaré.
Trésor Mutombo