Il n’y a pas des raisons de ne pas participer au dialogue national au Tchad. C’est ce que lance Saleh Kebzabo, principal opposant durant le régime d’Idriss Déby Itno, défunt président. «Tous les Tchadiens sont satisfaits parce que les perspectives s’éclaircissent au fur et à mesure. Rien n’a été fait dans la précipitation. On a pris le temps de bien faire les choses. Je crois qu’il n’y a pas de raison qu’on échoue, si toutes les bonnes volontés se mettent ensemble», a déclaré Saleh Kebzabo dans un entretien exclusif à SahutiAfrica.
Il confie que «ce dialogue permettra de lancer le processus de la transition jusqu’à la fin pour des élections générales au Tchad». Il affirme vouloir que ces élections permettent aux «Tchadiens de s’exprimer librement et de choisir les dirigeants qu’ils vont effectivement voter».
«Toutes les forces de l’opposition démocratique et militaire avaient une cible, qui s’appelait Idriss Déby. Maintenant qu’il est parti, on va continuer à lutter au nom de quoi. Il y a un temps pour faire la guerre et pour faire la paix. Je crois que le temps de la paix est arrivé», a-t-il dit.
L’opposant indique que les assurances seront données aux mouvements politico-militaires avec l’assistance de la communauté internationale. «Ce qu’on attend des Tchadiens aujourd’hui, c’est l’abandon du recours aux armes pour prendre le pouvoir. Il faut recourir aux urnes et non aux armes pour conquérir le pouvoir. Il faut que ce terme de politico-militaires et de rébellion soit à jamais banni de notre vocabulaire politique», a-t-il indiqué.
«Je ne suis pas loin de penser qu’il y aura deux dialogues. Un dialogue pour toutes les forces intérieures à N’Djamena. Un autre dialogue à l’extérieur pour recueillir ce que les politico-militaires veulent pour leur pays», a-t-il précisé.
Samedi 14 août, Saleh Kebzabo a été nommé vice-président du comité d’organisation du dialogue national inclusif censé conduire le pays aux élections générales. Une nomination qui intervient après le gouvernement a annoncé que tous les mouvements politico-militaires seront invités au dialogue national. Décision saluée par Kingabé Pgouzeimi de Tapol, porte-parole de rebelles du Front pour l’alternance et le concorde du Tchad (FACT). Mais il exige des assurances du Conseil militaire de transition (CMT).
Trésor Mutombo