Au moins quatre-cent-une personnes arrêtées pendant et après les manifestations de l’opposition qui avait fait officiellement une cinquantaine de morts au Tchad, il y a plus d’un mois, vont être jugées mardi prochain. C’est ce qu’a décidé le parquet de N’Djamena vendredi 25 novembre.
Les audiences vont se tenir du mardi 29 novembre au dimanche 04 décembre à l’intérieur de la prison de haute sécurité de Koro Toro, à plus de 600 km au nord-est de la capitale. « Elles vont permettre que les 401 personnes sous le coup d’une procédure de flagrant délit soient jugées », a dit à l’AFP le procureur de la République de N’Djamena.
Ces personnes sont poursuivies pour plusieurs chefs d’accusation entre autres, « attroupement non autorisé, destruction des biens, incendie volontaire, violence et voies de faits et trouble à l’ordre public », a mentionné le parquet.
Mais du côté des accusés, les avocats se plaignent des difficultés qu’ils rencontrent, « On nous demande d’aller défendre ces jeunes avec nos propres moyens. Ce n’est pas une bonne pratique, c’est une manière de nous empêcher d’aller défendre les innocents » a dit Me Koulmen Nadjiro, secrétaire de l’ordre des avocats au barreau du Tchad.
Elle regrette les entraves aux conseils pour accéder au site de Koro Toro, situé à deux jours de route de N’Djamena et dit attendre elle et ses confrères que le ministère de la Justice fasse le nécessaire en mettant à leur disposition des moyens pour leur permettre d’aller défendre leurs clients et garantisse leur sécurité.
Le 20 octobre dernier au Tchad, des milliers de personnes s’étaient réunies dans tout le pays à l’appel de l’opposition contre la prolongation de deux ans au pouvoir du général Mahamat Idriss Déby Itno, devenu chef de l’Etat en remplacement de son défunt père.
Près d’une cinquantaine de personnes avaient perdu la vie au cours de ces manifestations vivement réprimées par les services de sécurité. Plusieurs centaines de personnes avaient également été interpellées, dont près de 83 mineurs, tous transférées à la prison de Koro Toro.
Dinho Kazadi