Alors que les négociations entre Kinshasa et Kigali, en brouille, sont dans l’impasse, le président Joao Lourenço, médiateur dans cette crise, est optimiste.
Il est revenu sur ce dossier houleux lors du 44ᵉ sommet de la Communauté de développement d’Afrique australe (Sadc). En fait, le Rwanda a obtenu un accord du plan de neutralisation des rebelles des Forces démocratiques de libération du Rwanda (Fdlr), accusés de génocide. Mais la RDC peine à obtenir un accord sur le désengagement des forces étrangères sur son territoire. Il s’agit notamment des Forces de défense rwandaises (RDF), accusées de soutenir les rebelles du M23.
Pour le président Joao Lourenço, Kinshasa et Kigali ont une volonté de régler le conflit par la négociation. « Nous continuerons de travailler avec les deux parties pour parvenir à un accord concernant le désengagement des forces. Pour que la paix soit efficace, permanente et durable, je me suis rendu à Kigali et à Kinshasa, respectivement les 11 et 12 août, pour avoir une conversation avec S.E. le Président Paul Kagame et S.E. le Président Félix Tshisekedi, à qui j’ai présenté une proposition d’accord de paix », a-t-il déclaré.
Une nouvelle réunion ministérielle de discussion doit avoir lieu à Luanda le 20 et 21 août. Selon la présidence angolaise, il sera question lors de cette rencontre d’échanger sur la proposition de paix pour parvenir à une solution négociée et durable au conflit qui ravage l’Est de la RDC depuis fin 2023.
Depuis la fin des années 90, les relations entre Kinshasa et Kigali ne naviguent pas sur un long fleuve tranquille. Et, elles oscillent entre tiède et volcanique. La résurgence de la rébellion du M23, qui a gagné du terrain dans les territoires de Rutshuru, Masisi et Nyiragongo, a remis de l’huile au feu.
Si la RDC accuse le Rwanda de soutenir cette rébellion, le Rwanda a toujours nié tout lien avec ce mouvement armé. Pourtant, les experts des Nations unies avaient, dans un rapport consulté par Sahutiafrica, attesté le soutien rwandais au M23.
Entre-temps, il s’observe une relative accalmie sur le front. Les efforts diplomatiques aussi se poursuivent avec la médiation angolaise, sous l’égide de l’Union africaine. Même si les pourparlers ont, par moment, semblé battre de l’aile.
La Rédaction