Le président tunisien Kais Saied fait l’objet de menaces sérieuses contre sa personne, dans un pays en proie à une crise politique depuis qu’il s’est arrogé les pleins pouvoirs. C’est ce qu’a annoncé le ministère tunisien de la Sécurité vendredi 24 juin. Selon la même source, des informations sûres et des investigations sont toujours en cours.
« Les autorités ont mis au jour un plan impliquant des parties intérieure et extérieure ciblant la sûreté du président, dans le but de porter atteinte à la sûreté de l’Etat et créer le chaos », a déclaré Fadhila Khelifi, porte-parole du ministère. Mais elle n’a pas fourni davantage de précisions sur le plan en question où les parties qui en seraient à l’origine.
Ahmed Nejib Chebbi, chef d’une coalition de partis d’opposition doute de cette annonce du ministère. « C’est pour justifier de nouvelles arrestations et pour se venger de ses adversaires », a-t-il dit à l’AFP.
Pour lui, le chef d’Etat est politiquement isolé. « Kais Saied cherche à susciter une certaine sympathie au sein de la population à son endroit », a-t-il ajouté.
La Tunisie traverse une profonde crise politique depuis le coup de force de M. Saied le 25 juillet 2021. Le président avait alors suspendu le Parlement et limogé le gouvernement, faisant vaciller la balbutiante démocratie dans le pays berceau du Printemps arabe.
M. Saied se trouve sous le feu d’intenses critiques de l’opposition pour l’avoir exclue d’un dialogue national sur une nouvelle Constitution qu’il prévoit de soumettre à référendum le 25 juillet.
L’opposition dont notamment Ennahdha ainsi que des organisations de défense des droits humains l’accusent de chercher à faire adopter un texte taillé sur mesure pour lui.
AFP/Sahutiafrica