Kais Saied, président tunisien, s’est octroyé le droit de nommer le président de l’Instance supérieure indépendante pour les élections (Isie), selon un décret publié vendredi 22 avril. Il va nommer trois de sept membres de la commission électorale. Mais l’Isie avertit que tout changement dans sa composition par ordre présidentiel serait illégal.
Cette décision intervient à quelques mois d’un référendum et un scrutin législatif que cette instance doit superviser. L’Isie, créée en vertu d’une loi organique en 2012, compte dans sa structure actuelle neuf membres dont un président désigné par le Parlement.
Après des mois de blocage politique, M. Saied, élu fin 2019, s’est octroyé les pleins pouvoirs le 25 juillet en limogeant le Premier ministre et a suspendu le Parlement dominée par le parti d’inspiration islamiste Ennahdha, avant de le dissoudre en mars.
En février dernier, le président Saied a dissous le Conseil supérieur de la magistrature (CSM) pour le remplacer par un organe de supervision judiciaire temporaire, dont il a nommé les membres.
M. Saied est accusé de vouloir mettre en place une instance électorale docile avant un référendum prévu en juillet sur des réformes constitutionnelles qu’il appelle de ses vœux et des élections législatives en décembre.
La Rédaction