En Tunisie, deux journalistes ont écopé une peine d’un an de prison pour publication des fausses informations portant atteinte à la sécurité publique mercredi 22 mai.
Mohamed Zitouna, porte-parole du tribunal de Tunis, précise qu’il s’agit de publications sur les réseaux sociaux et de propos radiophoniques.
Mourad Zghidi et Borhan Bsaiss, tous deux journalistes de la radio IFM, ont été arrêtés, ce mois-ci, en raison de propos politiques tenus à la radio. Lors de son procès, M. Bsaiss déclare qu’il est un présentateur d’émissions qui présente toutes les questions. « Ce que j’ai fait était un travail journalistique », a-t-il dit
De son côté, M. Zghidi se défend de n’avoir pas « commis d’erreur ». « Mon travail nécessite d’analyser la situation politique et économique et j’en porte la responsabilité », s’est-il défendu à la barre.
Ces derniers mois, la Tunisie a désormais emprisonné six journalistes au total, dont Zghidi et Bsaiss. Des dizaines d’autres font l’objet de poursuites judiciaires, selon le Syndicat des journalistes, qui est le principal syndicat de journalistes du pays.
Mercredi dernier, des journalistes tunisiens se sont rassemblés près du tribunal pour exiger la fin des restrictions imposées aux journalistes. « La Tunisie est devenue une prison à ciel ouvert pour les journalistes. Les menaces et les restrictions auxquelles sont confrontés les journalistes en Tunisie sont sans précédent. Nous allons passer à l’escalade », a dit Zied Dabbar, président du Syndicat des journalistes.
Depuis la révolution tunisienne de 2011, le pays est considéré comme l’un des environnements médiatiques les plus ouverts du monde arabe. Selon les hommes politiques, les journalistes et les syndicats, la liberté de la presse est sérieusement menacée sous le régime du président Kais Saied, arrivé au pouvoir à la suite des élections libres de 2019.
Ce mois-ci, la police a arrêté dix personnes, dont des journalistes, des avocats et des responsables de groupes de la société civile. C’était dans le cadre de ce qu’Amnesty International a qualifié de répression profonde visant les militants et les journalistes. Human Rights Watch a appelé la Tunisie à respecter la liberté d’expression et les libertés civiles.
Josaphat Mayi