Tunisie : quand l’utilisation des réseaux sociaux fait condamner des créateurs de contenus à la prison

En Tunisie, quatre créateurs de contenus sur les réseaux sociaux (Tik Tok et Instagram) ont été condamnés mercredi 6 novembre à une peine allant de 18 mois à quatre ans et demi de prison pour diffusion de propositions obscènes.

 

D’après la presse locale, l’Instagrameuse Lady Samara, qui compte environ un million d’abonnés, a été condamnée à trois ans et deux mois de prison. Le site Business News affirme que le tiktokeur Khoubaib a quatre ans et six mois. Pourtant, l’Instagrameuse Afifa a un an et six mois et son mari Ramzi à trois ans et six mois de prison.

 

Cette enquête a été ouverte le 27 octobre dernier. C’était après la diffusion par le ministère de la Justice d’un communiqué appelant les procureurs à poursuivre toute personne produisant, affichant et publiant des données, des images et des clips vidéo avec des contenus portant atteinte aux valeurs morales.

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Depuis, cette décision a provoqué un vaste débat sur les réseaux sociaux. Des internautes dénoncent une prolifération de propositions grossières et d’images obscènes sur TikTok et Instagram. Pour l’opposition, il s’agit d’une nouvelle « restriction des libertés ».

 

L’opposition et la société civile dénoncent depuis trois ans une dérivée autoritaire du président Kaïs Saïed, réélu le 6 octobre pour un deuxième mandat.

 

Le 31 octobre dernier, le tribunal de première instance de Tunis avait condamné une Instagrameuse connue sous le nom de Choumoukh à quatre ans et demi de prison. Elle avait été reconnue coupable de diffusion délibérée de contenus à caractère obscène. La radio Mosaïque FM a donné une liste des nouvelles condamnations allant de 18 mois à quatre ans et demi. Sans citer les pseudonymes des intéressés.

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Ces cinq créateurs de contenus, en détention depuis un peu plus d’une semaine, ont été poursuivis pour « outrage public à la pudeur, diffusion de contenus contraires aux bonnes mœurs ou adoptant des positions immorales », utilisant des propositions et adoptant des comportements inappropriés qui présageraient une atteinte aux valeurs morales et sociales.

 

Josaphat Mayi

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