Pas de gaz lacrymogène. Un fort dispositif sécuritaire pour encadrer plusieurs centaines de manifestants. La manifestation de Wakit Tamma contre le Conseil militaire de transition s’est déroulée dans le calme à N’Djamena, capitale tchadienne, ce jeudi 29 juillet. Cette plateforme de l’opposition a appelé à manifester contre «la confiscation militaire du pouvoir». Il exige l’organisation d’un dialogue inclusif. Et le respect du délai de la transition.
«Non au dialogue exclusif, oui au dialogue inclusif», inscrit sur une pancarte de manifestants. Dans d’autres pancartes, il est mentionné «non à la dynastie», «non à l’injustice, non à la corruption». «Nous marchons pour exiger le rétablissement de la démocratie et de la justice, gages d’une véritable paix» a déclaré un manifestant à l’AFP.
«Nous allons continuer à marcher jusqu’à l’instauration d’un pouvoir civil», a affirmé Max Loalngar, porte-parole de Wakit Tamma. Les sympathisants de Wakit Tamma manifestent aussi contre la France. Ils accusent le pays d’Emmanuel Macron de soutenir la junte militaire. «La France doit choisir le peuple tchadien comme son véritable interlocuteur et non un petit groupe d’individus, ou elle sera l’ennemi éternel du peuple tchadien», a indiqué Max Loalngar.
C’est une première manifestation sans tension depuis la prise du pouvoir de Mahamat Idriss Déby, fils du défunt président tchadien. Ce dernier dirige une transition censée organiser les élections libres et démocratiques dans dix-huit mois. Le 12 juillet, une manifestation de l’opposition a été autorisée. Mais reportée à la veille par les organisateurs. C’était suite à un désaccord entre les autorités et Wakit Tamma après le changement de l’itinéraire initial.
En avril, au moins six personnes sont mortes dans des manifestations de l’opposition, selon les autorités. Mais les ONG locales avaient avancé un bilan de neuf morts. Et des centaines d’arrestation.
Trésor Mutombo