L’Appel du 20 février pour sauver le Mali, mouvement opposé aux militaires au pouvoir, s’oppose à la tenue d’un référendum sur une nouvelle Constitution, annoncé le 18 juin prochain par la junte.
Pour ce mouvement d’opposition, « le projet sur la nouvelle constitution remet gravement en cause l’indépendance de la justice et organise l’impunité de quelques personnalités ».
« Le projet dispose que tout coup d’Etat est un crime imprescriptible. Mais les colonels, qui ont pris le pouvoir par la force en 2020 seraient couverts par des lois d’amnistie », s’étonne-t-il. Ce mouvement déclare que « les militaires n’ont reçu aucun mandat pour plonger le Mali dans l’inconnu, voire nous soumettre aux règles de l’Etat de non-droit ».
Pour eux, « la réforme constitutionnelle, en plus d’être illégale, est superflue ». « Il vaudrait mieux organiser des élections pour un retour rapide des civils au pouvoir », soutiennent-ils.
Le collectif composé des personnalités opposées à la junte, juge le référendum est illégal. Ces personnalités pensent « qu’aucune condition n’est réunie pour sa tenue dans un pays dont plus des deux tiers échappent au contrôle de l’Etat ». « Nous empêcherons, sans nul doute, par les voies de droit, la tenue même de ce référendum irrégulier », disent-ils. Pour eux, « le Mali n’est pas confronté à un problème de Constitution, la seule alternative est de tourner la page de cette transition en déphasage ».
Si la junte a fait de l’adoption d’une nouvelle constitution une priorité avant la tenue des élections en 2024, censées ramener les civils au pouvoir, plusieurs sont ceux qui affichent leur réserve sur ce projet de la nouvelle constitution.
Samedi dernier, bien avant le collectif l’Appel du 20 février pour sauver le Mali, Une vingtaine d’associations religieuses, culturelles ou politiques ont annoncé s’unir pour obtenir le retrait du principe de laïcité de l’Etat dans le projet. Une disposition qu’ils jugent inacceptable.
Dinho Kazadi