Lundi 15 avril, Amnesty International et d’autres groupes de défense des droits ont appelé le gouvernement nigérian à mettre fin à un accord, visant à ce que Shell vende certains de ses actifs afin de garantir les droits des communautés locales.
Les communautés d’agriculteurs et de pêcheurs du delta du Niger, au cœur de la production pétrolière du Nigeria, ont mené des années de batailles juridiques concernant les dommages causés par les marées noires dans la région.
Shell a accepté de vendre ses actifs onshore dans le pays à un groupe basé au Nigeria pour un montant pouvant atteindre 2,4 milliards de dollars, alors qu’il se tourne vers les opérations offshore.
Dans une lettre ouverte publiée lundi, Amnesty et des dizaines d’autres groupes de défense des droits nigérians et internationaux ont appelé une commission de réglementation nigériane à refuser l’approbation de la vente des actifs de Shell à Renaissance African Energy.
« Shell ne devrait pas être autorisée à recourir à une gymnastique juridique pour échapper à ses responsabilités de nettoyage de son vaste héritage de pollution », indique la lettre.
Il a ajouté que la vente des actifs de Shell ne devrait pas être autorisée à moins que les communautés locales n’aient été pleinement consultées, que la pollution environnementale causée jusqu’à présent ait été pleinement évaluée et que des fonds soient mis à disposition pour couvrir les coûts de nettoyage. Shell n’a pas immédiatement répondu à une demande de commentaire.
Les compagnies pétrolières affirment généralement qu’elles opèrent conformément aux meilleures pratiques environnementales du secteur et imputent la plupart des déversements au sabotage et aux voleurs de pétrole qui exploitent les oléoducs.
La Cour suprême britannique a récemment statué qu’il était trop tard pour qu’un groupe de Nigérians puisse poursuivre Shell en justice suite à une marée noire survenue en 2011. Mais l’entreprise est confrontée à d’autres défis juridiques concernant des déversements.
Le Nigeria, première économie d’Afrique et principal producteur de pétrole, souhaite attirer davantage d’investissements étrangers depuis l’arrivée au pouvoir du président Bola Ahmed Tinubu en 2023 avec une série de réformes.
Le Nigeria, membre de l’Opep, a vu sa production pétrolière diminuer ces dernières années en raison de vols généralisés dans les pipelines, d’attaques et de coûts d’exploitation élevés qui dissuadent les investisseurs nationaux.
AFP/Sahutiafrica