Mercredi 12 septembre, le président sénégalais Bassirou Diomaye Faye a promis une « traque sans répit » des passeurs qui acheminent les migrants vers l’Europe, sur les lieux d’un nouveau drame de la migration clandestine qu’il a qualifié de « situation insoutenable ».
M. Faye, élu en mars et confronté à son tour à la succession de tels drames en mer, a appelé les jeunes à rester au pays et à ne pas céder à « l’illusion » d’un avenir meilleur ailleurs. Il a assuré que le gouvernement a travaillé « d’arrache-pied » à des politiques contre le chômage des jeunes.
Au moins 35 personnes, selon la presse sénégalaise, ont péri dans le naufrage d’une pirogue surchargée dimanche peu après son départ du port de pêche de Mbour (ouest). De nombreuses autres sont portées disparues.
Le Sénégal est l’un des principaux points de départ pour les milliers d’Africains qui empruntent depuis des années la périlleuse route de l’Atlantique et tentent de gagner l’Europe, principalement via l’archipel espagnol des Canaries, à bord d’embarcations bondées et souvent vétustes.
Le président sénégalais s’est rendu à Mbour alors qu’une partie de l’opinion reprochait à l’ancien gouvernement son manque de compassion pour les populations endeuillées. « C’est avec une immense tristesse que je me tiens ici aujourd’hui face à cette tragédie humaine qui nous bouleverse tous », a-t-il déclaré devant l’Atlantique.
« La nation est en deuil et la situation est particulièrement insoutenable », a-t-il dit. La succession des drames des dernières années est le fait de filières « qui exploitent le désespoir de cette jeunesse et qui (lui) vend le rêve d’un avenir meilleur », s’est-il ému. « La traque sans répit contre ces vendeurs d’illusion, ces vendeurs de la mort va s’intensifier dès à présent », s’est-il engagé.
« Le gouvernement travaille d’arrache-pied à mettre en œuvre des politiques publiques adéquates pour donner du travail aux jeunes ici au Sénégal et les inviter à la reconstruction de notre pays », a-t-il dit.
Mais les jeunes, particulièrement touchés par le chômage, et la population doivent comprendre que la situation « ne peut être résolue du jour au lendemain », a-t-il reconnu. Il a appelé les familles à « mettre moins de pression » sur les jeunes. De nombreux jeunes partent aux frais ou sous la pression effective ou ressentie de familles qu’elles participaient à faire vivre une fois en Europe.
Une partie de ces voyages ont lieu au vu et au su des populations locales. Le président Faye a annoncé la mise en place prochaine d’un numéro vert pour dénoncer les passeurs.
AFP/Sahutiafrica