Inculpé et écroué pour des faits présumés de tentative de déstabilisation des institutions, le lieutenant-colonel Emmanuel Zoungrana est en liberté provisoire depuis jeudi 15 décembre, selon des médias locaux.
Me Paul Kéré, un de ses avocats, confirme cette information. « Il a retrouvé sa famille après onze mois et cinq jours de détention, un peu amaigri mais en bonne santé », confie un proche de sa famille à l’AFP. Si le colonel peut humer l’air frais, son avocat n’a pas expliqué la raison de cette remise en liberté conditionnelle.
Incarcéré à la Maison d’arrêt et de correction des armées (Maca), le lieutenant-colonel Zoungrana est inculpé avec une dizaine d’autres personnes, militaires et civils, pour « tentative de déstabilisation des institutions de l’État », « détournement de biens publics, faux et usage de faux, enrichissement illicite et blanchiment de capitaux ». C’était sous le régime du président Christian Kaboré.
Le 30 septembre. Ce jour-là, alors que le Burkina Faso est plongé dans l’incertitude, des manifestants, qui exigeaient le départ du colonel Damiba, avaient appelé à la libération du lieutenant-colonel Emmanuel Zoungrana, ex-chef de corps du 12e régiment d’infanterie commando, basé à Ouahigouya, chef-lieu de la région du Nord. Pour eux, la place de cet officier, accusé d’avoir projeté un coup d’État, est au front dans la lutte contre la montée de la menace djihadiste dont fait face le Burkina Faso depuis 2015 et en détention.
Le Burkina Faso, en proie à des insurrections djihadistes meurtrières, a connu deux putschs en l’espace de huit mois. Le colonel Paul-Henri Damiba a renversé le président élu Christian Kaboré. A son tour, il a été évincé par le capitaine Ibrahim Traoré, chef de la junte au pouvoir.
Trésor Mutombo