Au Zimbabwe, plusieurs adolescentes sont contraintes de se prostituer, cette situation est causée en partie par le changement climatique qui a réduit le nombre d’emplois ruraux et agricoles. C’est ce qu’ont rapporté des organisations de défense des droits de l’enfant lundi 14 février. Selon ces associations, des jeunes filles également âgées de 16 ans ont recours au commerce du sexe. Mais selon une organisation communautaire, quantifier le nombre des filles qui exercent les activités sexuelles est très difficile et cette question est devenue très préoccupante.
« Nous attendons le crépuscule pour commencer à travailler. La plupart de nos clients sont ceux que nous protégeons parce qu’ils ne veulent pas être vus comme l’un est marié et que les autres sont des personnes respectées dans la communauté. Sinon, nous sommes ouverts 24 heures sur 24 », a confié Tawanda, 16 ans à Al-Jazzera. Elle attend impatiemment que le soleil se couche enfin de se préparer pour le travail alors que la nuit commence.
D’après ces associations, plusieurs adolescentes ont connu des abus sexuels et d’autres ont vu les clients leurs refuser de payer pour les services rendus. La sollicitation à des fins sexuelles est une infraction pénale au Zimbabwe, ce qui rend difficile pour les jeunes femmes de signaler à la police les actes répréhensibles à leur encontre.
Une autre adolescente, Chipo, dont le nom a également été changé pour sa sécurité, a déclaré que le commerce du sexe est risqué, mais qu’elle n’a pas le choix. Contrairement au passé, les possibilités d’emploi dans les exploitations agricoles des zones rurales diminuent chaque année en raison des effets du changement climatique.
Dans ce pays d’Afrique australe, la plupart des régions sont touchées par le changement climatique avec des vagues de chaleur, de faibles précipitations ou des pluies excessives entraînant des crues soudaines.
« Le nombre croissant d’enfants prostitués est une évolution préoccupante. En tant que conseil, nous représentons les aspirations du gouvernement à voir les enfants développer des compétences de vie et la capacité d’être des citoyens responsables » a dit Memory Kanyati, directeur provincial du Zimbabwe Youth Council Harare.
Evodie Koyeni