Ça y est. C’est la rentrée. J’ai envie de reprendre la phrase consacrée: « nos petites têtes blondes reprennent le chemin de l’école ». Mais bon… Cela fait longtemps que les petites têtes qui reprennent l’école ne sont pas que blondes. Ce sont nos enfants de cette Belgique multiculturelle. Le problème n’est pas là. Les questions de mixité ne sont pas à l’ordre du jour.
En montant dans le bus avec les enfants, j’ai pu lire l’anxiété sur les visages des parents qui font le même chemin que moi. Que va-t-il se passer? Une incertitude grandissante. Le débat était sur tous les plateaux des médias: que vont devenir les enfants et leurs enseignants face à l’incertitude que ne cessent de démontrer la pandémie de la Covid19? Le silence dans le bus est à peine perceptible. Le bus parsemé de personne, alors qu’autrefois, il fallait jouer des coudes pour trouver une place à bord, accuse la décision de certains parents de garder leurs enfants à la maison. Ils ne font pas confiance aux décisions gouvernementales. Ils craignent qu’une fois en contact avec d’autres enfants, que leur progéniture ramène cette saleté à la maison.
D’autres parents voient cette rentrée comme un soulagement: ils n’ont pas assez de ressource pédagogique pour encadrer les petits à la maison. Les appartements étant transformés en cage pour volaille, il leur a été difficile de gérer les tempéraments des bambins.
Un enfant éternue dans le bus. Tout les regards se tournent vers lui. Ah oui, il suffit de peu pour augmenter le stress. Avant de quitter la maison, madame a récité les instructions aux enfants comme si elle égrenait le chapelet: « gardez-vous de toucher n’importe quoi, gardez vos vestes, éloignez-vous des autres enfants… » Pauvres gamins! Un rationnement du loisir et du plaisir au moment de retrouver leurs amis.
Quand je repense à la phrase du premier ministre au début de ce prolongement des vacances d’automne, je me dis qu’il nous faut beaucoup de courage. Il a dit : « Nous ne sommes qu’au début de la lutte contre cette pandémie ». Restons donc optimistes !
A bientôt!
Nzau Lembe