Alors qu’une nouvelle trêve vient d’être violée par les belligérants, l’armée a décidé de suspendre sa participation dans les négociations pour un cessez-le-feu, sous l’égide de Washington et Riyad.
Le camp du général Abdel Fattah al-Burhane est catégorique. Selon un responsable soudanais cité par l’AFP, « l’armée a pris cette décision parce que les rebelles n’ont jamais appliqué un des points de l’accord de trêve temporaire qui prévoit leur retrait des hôpitaux et des maisons ».
Mais l’Union africaine (UA) appelle « les médiateurs des négociations de Jeddah à ne pas se décourager ». Elle reste optimiste, même si les pourparlers piétinent. Pour Mohamed El Hacen Lebatt, porte-parole de l’UA, « rien ne permet cependant de dire que les discussions ne vont pas reprendre ».
Mercredi, l’armée a bombardé les positions de Forces paramilitaires de soutien rapide à l’artillerie lourde dans le nord et le sud de Khartoum, la capitale. D’après l’ONG Acled, il y a des tirs d’artillerie lourde depuis les bases de l’armée dans la banlieue nord. Une autre source, citée par l’AFP, fait état des bombardements sur le quartier général de FSR à al-Salha qui renferme une bonne part de leur arsenal.
Pour l’instant, les armes continuent de parler au Soudan. Pourtant, le récent cessez-le-feu, violé, devait ouvrir des passages aux civils et à l’aide humanitaire. Et aucun couloir n’a, jusque-là, été dégagé. D’après les Nations unies, vingt-cinq millions de Soudanais ont besoin de l’aide humanitaire. L’organisation onusienne inquiète du fait que la situation devient chaque jour plus critique, alors que le Soudan est au bord de la famine.
Depuis le début des hostilités entre l’armée et les FSR le 15 avril dernier, près de 1.800 personnes sont mortes, selon l’ONG Acled. L’Onu rapporte que plus d’un million et demi de personnes, principalement des Soudanais, mais aussi des réfugiés au Soudan, ont été forcées de fuir.
Plus d’un million sont encore dans le pays, mais 350.000 autres ont rejoint les pays voisins. La moitié sont arrivés en Egypte, en pleine crise économique, les autres au Tchad, au Soudan du Sud, en Centrafrique ou en Ethiopie.
La Rédaction