En Guinée, la maison de Cellou Dalein Diallo, ex-Premier ministre, a été malgré un recours en justice. Selon Ousmane Gaoual, porte-parole du gouvernement guinéen, « le gouvernement a décidé d’agir ainsi parce que les programmes de reconstruction sont urgents et sont sur la table. Il faut avancer ».
Il assure tout de même que « la junte se pliera à la décision attendue de la part de la justice sur le recours introduit par M. Diallo ». Pour M. Gaoul, « les procédures judiciaires prennent le temps qu’il faut sans aucune interférence de l’exécutif ». Le porte-parole n’a pas dit ce que feraient les autorités si le juge donnait raison à M. Diallo.
Samedi, des bulldozers encadrés par un dispositif important de forces de l’ordre, ont démoli cette maison. Plusieurs autres maisons dans la « Cité ministérielle » de Conakry, habitées par des familles de dignitaires guinéens depuis le régime du premier président Ahmed Sékou Touré (1958-1984) jusqu’à celui du président Alpha Condé, déposé en septembre 2021 par un coup d’État, ont été aussi rasées.
Selon un communiqué de la junte, « cette opération rentrait dans le cadre de la récupération des domaines de l’État ».
Le 28 février, M. Diallo avait quitté son domicile à Dixinn, un quartier de la capitale guinéenne. C’était après que les nouvelles autorités lui ont contraint de déguerpir le lieu le 15 février. L’administration affirme que le bien appartient au domaine public. Pourtant, Cellou Dalien Diallo dit avoir acheté son domicile auprès de l’État en 2005. Cette démarche a été aussi entreprise à l’encontre de Sidya Touré, ancien Premier ministre. Mais sa maison n’a pas été détruite.
Depuis le 5 septembre dernier, la Guinée est dirigée par une junte militaire. Le colonel Mamady Doumbouya a promis de faire de la lutte contre la corruption l’un de ses combats.
Asaph Mawonda

