Jeudi 20 juin, un manifestant a été tué lors d’une manifestation contre le projet de budget du gouvernement prévoyant d’instaurer de nouvelles taxes, selon plusieurs sources.
L’Autorité indépendante chargée de la surveillance de la police (IPOA) a annoncé à l’AFP qu’une « enquête est en cours » pour déterminer les circonstances de ce décès, après des accusations visant un policier.
« Nous avons reçu hier (jeudi) des informations sur la mort d’un manifestant, une enquête est en cours », a déclaré à l’AFP un responsable de l’IPOA, disant avoir reçu des « photos d’un policier ».
Selon un rapport de police consulté par l’AFP, un homme de 29 ans a été conduit vers 19H00 locales (16H00 GMT) dans un hôpital du centre d’affaires de Nairobi « inconscient avec une blessure à la cuisse » avant de « succomber » à ses blessures, sans plus de détails.
Un porte-parole d’Amnesty International Kenya, Mathias Kinyoda, a affirmé à l’AFP « qu’un manifestant a été tué par balle dans le CBD (centre d’affaires de Nairobi, ndlr) alors qu’il tentait de fuir la police ». « La personne qui a tiré était en civil mais il accompagnait la police. L’IPOA doit maintenant enquêter », a-t-il souligné.
Plusieurs milliers de personnes s’étaient réunies jeudi dans le centre de la capitale Kenyane pour demander le retrait du projet de budget du gouvernement du président William Ruto, actuellement débattu au Parlement. De nombreux manifestants sont restés sur les lieux jusque tard dans la soirée.
Des rassemblements ont également eu lieu dans de nombreuses autres villes pays, dans le cadre de ce mouvement de contestation baptisé « Occupy Parliament » (« Occuper le Parlement ») lancé sur les réseaux sociaux, hors de tout cadre politique, et qui mobilise fortement la jeunesse.
Des manifestations contre la vie chère à l’appel de l’opposition avaient donné lieu l’an dernier à des pillages et des affrontements meurtriers au Kenya, faisant au moins 50 morts selon les ONG.
AFP/Sahutiafrica