Face à l’impasse politique, le président William Ruto veut arrêter les manifestations contre le gouvernement.
Il promet que ces activités doivent s’arrêter. Pour lui, les manifestations risquent de détruire le Kenya.
« Nous arrêterons les pilleurs, nous arrêterons les tueurs, nous arrêterons le chaos, nous arrêterons l’anarchie parce que le Kenya est une démocratie et nous voulons une nation pacifique et stable. Nos problèmes sont résolus par des moyens démocratiques », a expliqué William Ruto.
Depuis son élection en 2022, William Ruto est confronté à la pire crise. Mais ce dernier affirme avoir déjà répondu aux demandes des manifestants, notamment le retrait de projet de budget, en proposant un dialogue national.
Le 13 juin dernier, le Kenya a été touché par des manifestations à l’origine dirigées contre un projet de budget prévoyant de nombreuses augmentations d’impôts et finalement retiré par le président Ruto devant l’ampleur de la mobilisation.
Ces rassemblements ont viré au chaos le 25 juin. C’était lorsque des manifestants ont pris d’assaut le Parlement. La police avait tiré à balles réelles. D’après une organisation officielle de défense des droits humains, au moins cinquante personnes, ont été tuées depuis le début des rassemblements.
Élu en août 2022 sur une promesse de défendre les plus modestes, le président Wuto a accru la pression fiscale sur la population. La dette publique du Kenya, locomotive économique d’Afrique de l’Est, s’élève à environ 10.000 milliards de shillings (71 milliards d’euros), soit environ 70% du PIB. Le projet de budget a catalysé un mécontentement latent contre le président.
Le gouvernement a été pris de court par les mobilisations, menées hors de tout cadre politique par des représentants de la génération Z nés après 1997. Le 11 juillet dernier, le chef de l’État avait limogé la quasi-totalité du gouvernement.
Mais vendredi, il a dévoilé une liste provisoire, de onze ministres, dont quatre ont retrouvé leurs anciens portefeuilles y compris ceux de l’Intérieur et de la Défense. Pourtant, un tribunal a suspendu jeudi l’interdiction des manifestations dans le centre de la capitale Nairobi, décrétée la veille par la police.
Malgré l’annonce du retrait du projet de budget, des centaines de manifestants continuent de se rassembler à travers le pays pour demander le départ du président. Entre-temps, des nouvelles manifestations sont prévues cette semaine.
Josaphat Mayi