Face à la progression des rebelles tigréens, le gouvernement éthiopien déclare l’état d’urgence dans tout le pays. L’annonce a été faite par Abiy Ahmed, Premier ministre, à la chaîne d’Etat mardi 2 novembre. D’après la chaîne nationale, « l’état d’urgence vise à protéger les civils contre les atrocités commises par le groupe terroriste du Front de libération peuple du Tigré (Tplf) ». Déjà tôt la journée, les autorités éthiopiennes ont appelé la population à s’organiser et à se préparer à défendre leurs quartiers.
Cette décision est annoncée après les rebelles tigréens ont revendiqué la prise de Dessie et de Kombolcha, deux villes situées à un carrefour routier stratégique à quelque 400 kilomètres au nord d’Addis-Abeba le week-end dernier. Les rebelles n’excluent pas de marcher sur la capitale. Mais le gouvernement a démenti avoir perdu le contrôle de ces villes.
Les communications sont coupées dans une grande partie du nord de l’Ethiopie et l’accès des journalistes est restreint, rendant difficile toute vérification indépendante des positions sur le terrain, rapporte l’AFP.
Depuis un an, le nord de l’Ethiopie est le théâtre des affrontements entre les forces éthiopiennes et les rebelles tigréens. Une situation qui inquiète la communauté internationale. Cette dernière a renouvelé les appels à un cessez-le-feu immédiat et à des discussions de paix ces derniers jours. Lors d’une intervention à l’Institut américaine pour la paix, Jeffrey Feltman, émissaire américain pour la Corne de l’Afrique, a déclaré que Washington s’oppose à tout mouvement du Tplf vers la capitale ou toute action, qui vise à assiéger Addis-Abeba.
Trésor Mutombo