“L’OMS s’engage à prendre des mesures rapides et énergiques, notamment en collaborant avec les autorités nationales compétentes dans le cadre de procédures pénales, dans tous les cas où le personnel de l’OMS pourrait être reconnu coupable d’avoir perpétré (une exploitation et des abus sexuels),” a déclaré la porte-parole de l’OMS, Marcia Poole, dans une enquête de la Thomson Reuters Foundation menée par les journalistes Robert Flummerfelt et Ange Kasongo. L’enquête publiée le 12 mai dernier a été menée entre 2019 et 2020.
La réaction de l’OMS (Organisation mondiale de la santé) faisait suite à plusieurs témoignages de femmes qui affirmaient avoir été abusées sexuellement par quelques humanitaires de l’OMS, notamment lors de la riposte Ebola.
« Une femme a déclaré avoir été violée par un homme qui disait appartenir à l’OMS et les journalistes ont appris que trois autres femmes avaient déclaré être tombées enceintes. L’une de ces femmes est décédée après un avortement raté alors qu’elle tentait de dissimuler sa grossesse à son mari et à ses enfants, a déclaré sa sœur », indique l’enquête. Durant cette enquête, les journalistes Robert Flummerfelt et Ange Kasongo se sont entretenus avec 22 femmes victimes d’abus sexuels notamment à Butembo, province du Nord-Kivu, est de la RDC.
“Si je te donne du travail, qu’est-ce que tu me donneras en échange?”, peut-on lire dans un message WhatsApp partagé avec les journalistes par une autre femme qui dit avoir bu une mixture empoisonnée pour interrompre sa grossesse – une pratique courante en RDC, où l’avortement est illégal.
Le sujet reste délicat parce que les langues ne se délient pas facilement auprès des victimes pour éviter la stigmatisation au sein de la communauté.
L’intégralité de l’enquête est à retrouver ici : CORR-EXCLUSIF-Nouvelles plaintes d’abus sexuels par des travailleurs humanitaires en RDC.
Nicole Kavira

