Les médias maliens se disent inquiets du retour de l’État d’urgence. Levé lors de la démission du gouvernement le 15 août dernier, le rétablissement de l’état d’urgence a été ordonné dans un communiqué du Conseil National de Transition vendredi 18 décembre dernier.
« Les autorités administratives compétentes sont habilitées à prendre toutes les mesures appropriées pour assurer le contrôle de la presse et des publications de toute nature, des réseaux sociaux, ainsi que celui des émissions radiophoniques ou télévisées, des projections cinématographiques et des représentations théâtrales « , lit-on dans ce document.
Ce qui est inacceptable pour certains journalistes maliens. Bandiougou Danté, président de l’Union des radiodiffusions et télévisions libres du Mali(URTEL), dénonce cette décision du gouvernement de transition.
« Mais nous pensons qu’au nom de la lutte contre la maladie à coronavirus, nous n’allons jamais accepter de qui que soit, la remise en cause des libertés essentielles notamment la liberté de la presse », a déclaré Bandiougou Danté.
« Entre ceux qui font le combat politique et ceux qui sont de simples citoyens, il y a des valeurs dont personne au Mali n’acceptera la violation ou la remise en cause. Ces acquis sont à défendre et ces acquis ne seront pas défendu par ceux qui se sont battus pour l’avoir. Mais par nous qui en sommes bénéficiaires. Acquis de liberté, acquis de démocratie « , poursuit le président de l’URTEL.
Pour Bandiougou Danté, le texte du retour de l’État d’urgence ne remettra « nullement en cause quelque liberté que ce soit ». Il servira à lutter contre la désinformation sur le coronavirus.
Inès Kayakumba