Mali : l’Allemagne reste au Sahel et ne veut pas «claquer la porte» (ministre)

L’Allemagne compte toujours jouer un rôle important au Sahel malgré le retrait de ses soldats du Mali et ne veut pas claquer la porte, a assuré Boris Pistorius, ministre allemand de la Défense vendredi à Bamako.

Les colonels qui ont pris le pouvoir par la force en 2020 au Mali ont rompu l’alliance avec la France et ses partenaires européens contre les djihadistes et se sont tournés militairement et politiquement vers la Russie.

Ils se sont adjoint le concours de centaines d’hommes décrits en fonction des sources comme des instructeurs de l’armée russe ou des mercenaires de Wagner, un groupe russe de sécurité privé aux agissements décriés.

« Cette région a besoin de la coopération de l’Union européenne, de la communauté internationale et de l’Allemagne pour assurer la stabilité qui fait défaut ici et qui doit être rétablie et garantie », a déclaré Boris Pistorius à des journalistes au deuxième et dernier jour de sa visite au Mali.

« Et cela implique que nous restions en contact, que nous ne claquions pas la porte, ce que nous ne faisons pas, bien au contraire », a-t-il ajouté.

Lire aussi :  Près de 15 soldats maliens et trois civils tués dans des attaques terroristes

L’Allemagne a décidé de retirer d’ici à mai 2024 les centaines de soldats qui font d’elle la plus importante contributrice occidentale à la mission de Casques bleus (Minusma) déployée dans ce pays en proie à la propagation djihadiste et aux violences de toutes sortes, qui se sont propagées aux pays sahéliens voisins.

Berlin considère que les conditions ne sont plus remplies pour continuer à participer à la Minusma, a rappelé M. Pistorius.

Mais même avec le Mali, les ponts ne sont pas entièrement rompus dans le domaine militaire, a-t-il précisé, en affirmant la volonté allemande de mettre l’accent sur la formation des forces sahéliennes.

Au Niger, où il était mercredi, « il y a de la formation et de l’éducation. C’est l’offre faite au Niger, mais aussi à d’autres États de la région, de dire que si vous êtes prêts à participer à des missions, à la Minusma ou à d’autres en Afrique, nous sommes prêts à vous soutenir bilatéralement en matière de renforcement, d’équipement, mais surtout de formation », a-t-il déclaré.

Lire aussi :  Elim-Mondial 2022 : le Burkina Faso accroché, le Mali tient son billet, l’Algérie écrasante

Le Mali n’est pas exclu de cette offre de formation et de conseil et 30 Maliens sont actuellement en Allemagne à cette fin, a-t-il dit.

La junte malienne a aussi imposé des restrictions aux opérations de la Minusma. L’ONU a exprimé son inquiétude quant à la sécurité des Casques bleus après le départ des Français, mais aussi d’autres contingents. Plusieurs pays ont décidé d’arrêter ou de suspendre leur participation à la Minusma.

L’Allemagne continue à se considérer comme un « acteur important » au Sahel, a déclaré M. Pistorius. La région a besoin d’un « engagement clair » de la communauté internationale : « Nous ne voulons pas que la situation continue à se dégrader ici et que d’autres en profitent », a-t-il dit sans préciser qui il visait par ces propos.

M. Pistorius a rencontré le chef de la junte au pouvoir, le colonel Assimi Goïta, selon un communiqué de la présidence malienne.

AFP/Sahutiafrica

Les plus lus

En RDC, l’IFC veut accompagner les initiatives du secteur de l’énergie  

La Société financière internationale (IFC), membre du Groupe de la Banque mondiale, affiche son intention d’accompagner le développement du secteur de l’énergie à travers...

RDC : indignation de la presse sportive après l’agression d’un journaliste

L’agression, à la veille de l’affiche RDC-Tanzanie, du journaliste Gede Luiz Kupa par l'agent commis à la sécurité de l'équipe nationale, suscite l’indignation des...

Discours de Mobutu du 24 avril 1990: les souvenirs du jour de l’instauration du multipartisme au...

«J’ai estimé seul devant ma conscience de tenter l’expérience du pluralisme politique dans notre pays, avec à la base le principe de la liberté...

En RDC, débat autour d’une éventuelle révision de la Constitution

Faut-il réviser la Constitution ? Si l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), parti présidentiel, pousse pour l'obtenir cette révision, l’opposition s’y...

Kenya : début de déploiement des premiers contingents en Haïti en été

Le président William Ruto annonce le début du déploiement de ses premiers contingents de policiers kényans, comprenant moins de 400 policiers, en Haïti l’été...

Sur le même thème

Guinée : Mamadu Doumbouya interdit à ses ministres de voyager à l’étranger

En Guinée, le général Mamadi Doumbouya, chef de la junte en Guinée, a ordonné le retour sans délai au pays de ses ministres en...

En RDC, débat autour d’une éventuelle révision de la Constitution

Faut-il réviser la Constitution ? Si l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), parti présidentiel, pousse pour l'obtenir cette révision, l’opposition s’y...

Niger : neuf responsables du régime de Mohamed Bazoum «provisoirement déchus de leur nationalité»

Au Niger, les autorités ont décidé de déchoir « provisoirement » la nationalité de neuf responsables sous le régime de Mohamed Bazoum sur fond...

Cameroun : le gouvernement interdit tout débat sur la santé de Paul Biya

Alors que l’inquiétude continue de planer, le gouvernement interdit aux médias de parler de l’état de santé du président Paul Biya au Cameroun.   « Le chef...

Côte d’Ivoire : le parti de Laurent Ggagbo dénonce l’arrestation de Charles Rodel Dosso

Le Parti des peuples africains-Côte d’Ivoire (PPA-CI), parti de l’ancien chef de l’Etat Laurent Gbagbo, a dénoncé l’arrestation de Charles Rodel Dosso, ancien ministre...