Etienne Fakaba Sissoko, professeur d’économie et chercheur au Centre d’analyse politiques, économiques et sociales du Mali (Crapes), a été arrêté à Bamako, capitale malienne, dimanche soir. Selon un de ses avocats cité par l’AFP, le professeur Etienne Fakaba Sissoko a été conduit dans un commissariat où il a été entendu pour « des propos subversifs et démoralisants ». Mais la justice n’a pas encore communiqué les motifs de son interpellation.
Me Abdourahmane Touré, un de ses avocats, affirme ne pas savoir pour quelle interview ou déclaration publique son client a été entendu. Ces derniers jours, l’économiste est intervenu dans des médias à propos de possibles répercussions des sanctions de la Cédéao et de l’Union économique et monétaire ouest africain (Uemoa) sur le Mali.
Dans un entretien à Sahutiafrica, le professeur Etienne Fabaka Sissoko a indiqué « qu’il souhaite qu’on relativise les efforts, qui sont en train d’être menés par la junte malienne parce qu’il y a d’une part des efforts qui auraient pu ou qui sont en train d’être déployés. Mais de l’autre côté, il y a aussi des engagements que le pays a pris vis-à-vis du peuple malien et de la communauté internationale, qui ne sont pas mis en œuvre ».
L’analyste évoque notamment le non-respect de la durée de la transition. « Ce qui est évident ce que ce n’est pas la Cédéao, qui a mis en avant les dix-huit mois pour organiser les élections. Ce n’est pas la Cédéao qui a écrit la charte de la transition. Ce n’est pas la Cédéao non plus qui a fait le coup d’Etat du 18 août. Toutes ces actions, qui se sont passées dans nos différents pays et ont enfreint aux règles de gouvernance de nos propres pays, ce n’est pas du fait de la Cédéao », a dit le professeur Etienne Fakaba Sissoko à Sahutiafrica.
« Il faut avoir le courage de le dire. Même si, à travers ces sanctions, la Cédéao a outrepassé ses prérogatives. La Banque centrale a violé le principe d’indépendance de son fonctionnement. Il n’en demeure pas moins qu’au niveau interne du Mali, les règles de gouvernance également n’ont pas été respectées », a déclaré l’économiste.
Le professeur Etienne Fakaba Sissoko avait travaillé à la présidence malienne et dans un organisme gouvernemental chargé de la gestion de la crise dans le centre du Mali. Le 9 janvier dernier, la Cédéao et l’Uemoa ont décidé de durcir les sanctions imposées au Mali. Des mesures prises suite au non-respect du délai de la transition. Mais Bamako dénonce des sanctions illégales.
Trésor Mutombo