Rose Mutombo, ministre congolaise de la Justice, a appelé la Cour pénale internationale (CPI) de Laye à ouvrir une enquête sur le massacre perpétré à Kishishe dans l’Est de la RDC, où les autorités congolaises accusent le M23 d’avoir tué plus de 300 personnes.
C’était lors de sa prise de parole à la 21e Assemblée des États parties de la CPI à La Haye. La ministre congolaise invite la communauté internationale à tourner son regard sur la situation sécuritaire dans l’est du Congo.
« Pendant que nous sommes dans cette salle, une partie de l’est du territoire de la RDC est le théâtre de crimes contre l’humanité, de crimes de guerre, de crimes de génocide et de crimes d’agression qui occasionnent des milliers des morts, des violences sexuelles, sans compter des déplacements massifs de populations », a déclaré Mme Mutombo.
Elle pointe du doigt la compassion sélective, dont fait montre la communauté internationale, en comparant la situation de la RDC a celle de l’Ukraine. La ministre congolaise de la Justice appelle le procureur de la CPI à prendre ses responsabilités et à rendre prioritaire son déplacement en RDC pour dit-elle : « se rendre compte du désastre humain. Afin qu’il n’hésite pas à se saisir de tous les auteurs et coauteurs, complices de crimes graves ».
Mais le bureau du procureur n’a pas fait de commentaire à propos de cet appel de l’État congolais. Depuis 2004, la RDC a toujours été l’un des dossiers phares de la CPI. Plusieurs enquêtes y ont été menées et des procès ont conduit à la condamnation de trois chefs de milices de l’Ituri, ainsi qu’à celle de Bosco Ntaganda, l’un des fondateurs du M23, accusé dans la résurgence des violences dans le Kivu.
Dinho Kazadi