« Je prends l’engagement solennel de n’exercer aucune activité susceptible de nuire à l’indépendance, à la neutralité, à la transparence et à la partialité de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni). De garder le secret de délibération et du vote même après la cessation des fonctions », a déclaré Dénis Kadima, président de la Ceni, main droite levée et l’autre tient le drapeau suivi de quelques acclamations.
Ce mardi 26 octobre, Denis Kadima et douze autres membres du bureau de l’organe électoral ont été investis. L’opposition n’a pas envoyé ses trois délégués. Et s’oppose à la nomination de membres du bureau de la Ceni. Il est 14 heures à Kinshasa. Le soleil tape. Les juges de la Cour constitutionnelle font leur entrée dans la salle climatisée de la Haute cour. La cérémonie se déroule devant un parterre des autorités congolaises, dont les présidents de deux chambres du Parlement congolais et de Jean-Michel Sama Lukonde, Premier ministre congolais. Mais aussi sous le regard de Corneille Nangaa, ancien président de la Ceni, tout souriant avant le début de la cérémonie d’investiture de son successeur.
En RDC, les membres du bureau de la Ceni sont investis, alors que le climat politique est crispé. L’opposition et une franche de l’Union sacrée, coalition au pouvoir, contestent le choix de Denis Kadima. Ce dernier est porté à la tête de la commission électorale malgré l’absence d’un consensus entre les confessions religieuses. Les églises catholique et protestante, qui s’opposent à sa désignation, le jugent proche du pourvoir. Dans une déclaration commune, Ensemble de Moise Katumbi, Lamuka et le Front commun pour le Congo (Fcc) annoncent des actions contre l’installation du nouveau bureau de la Ceni.
Denis Kadima, 60 ans, est un expert des questions électorales. Depuis 2002, il dirige l’Institut électoral pour une démocratie durable en Afrique, basé à Johannesburg. C’est après qu’il a travaillé pour le National Democratic Institute. Malgré qu’il soit présenté comme un technocrate, Denis Kadima est au cœur des contestations au sein de la classe politique congolaise. N’est-il pas un choix de la discorde ?
Trésor Mutombo