« Le président Félix Tshisekedi n’a pas respecté les gestes barrières dont il a lui-même parlé. Sans masque, il a fait des accolades aux gens pendant la prière qu’il a organisée », a expliqué Willy Banona, mardi 5 janvier 2021. Ce père de famille est surpris par cette attitude du Président Congolais, alors que l’on évoque la deuxième vague de la pandémie covid-19.
« Le constat est amère. Celui de voir ceux qui sont censés prêcher par l’exemple violer les principes qu’eux-mêmes ont instauré », a déclaré à Sahutiafrica, Maître Alain Frech, avocat au barreau de Kinshasa/Matete. Que risque le Chef de l’Etat congolais pour n’avoir pas respecté les mesures barrières qu’on impose pourtant à la population de respecter?
Pas grand-chose. «Le Président de la République ne sera pas poursuivi pour violation des lois. Car, en droit il ne suffit pas de violer la règle pour être poursuivi. Il y a un examen de l’opportunité des poursuites et une sorte de politique d’accalmie. Les magistrats fermeront les yeux devant ces types d’actes », a indiqué Maître Alain Frech. Le président Tshisekedi, lors de l’annonce des mesures instaurant le couvre-feu, avait déclaré qu’il est interdit d’organiser des activités où se réunissent plus de 10 personnes. Pour la prière du 31 décembre, autour du Chef de l’Etat congolais, cette limitation n’était pas respectée.
Pour maître Alain Frech, « le président de la République aurait dû modifier l’arrêté ou prendre un acte complémentaire permettant aux services publics de déroger à cette interdiction formelle avant d’organiser des réunions groupant plus de dix personnes ».
« Comment pouvons-nous respecter les gestes barrières et croire en l’existence de la covid-19 en RDC pendant que les autorités ne prêchent pas par l’exemple », s’est interrogé Willy Banona.
Jacques Elenge