En Côte d’Ivoire, le dialogue politique s’est ouvert avec la participation de vingt et une formations politiques à Abidjan, principale ville ivoirienne, jeudi 16 décembre. Des discussions autour de la libération des prisonniers politiques, le retour des exilés, la réforme de la Commission électorale indépendante et du code électoral. Mais deux acteurs politiques n’y participeront pas : Guillaume Soro et Charles Blé Goudé. L’un vit en exil et condamné par contumace à 20 ans, l’autre acquitté à la Cpi mais n’a toujours obtenu son passeport. Qu’attendre de ce dialogue politique, malgré les deux grands absents ?
« Ce processus de dialogue social se veut un chapitre clé et une étape décisive du processus de réconciliation nationale. Quand on sait qu’il y a des points des revendications de l’opposition depuis 2011 et 2012 qui sont restés sans élément de réponse, c’est une occasion de renforcer ce qui a été déjà fait en termes de réconciliation nationale et la paix qu’on retrouve au fil du temps », a expliqué Sylvain N’guessan, analyste politique ivoirien, à Sahutiafrica.
D’après l’analyste, « ce dialogue va être une occasion de définir les contours des élections municipales et celles du conseil régional en vue de renforcer et consolider la paix ». « L’enjeu du dialogue est de trouver un terrain d’entente, réduire les conditions en vue de consolider la paix surtout d’avoir des élections locales apaisées », a-t-il dit.
L’absence de Soro et Blé Goudé, un handicap pour l’approche inclusive du dialogue ?
Lundi 20 décembre, Charles Blé Goudé a affirmé dans une interview à Rfi que « le Congrès panafricain pour la justice et l’égalité des peuples (Cojep), son parti politique, n’a pas été convié au dialogue politique ». « La Côte d’Ivoire a besoin de tous ses fils et de toutes ses filles. Aucune raison ne nous a été donnée, on n’a même pas été approchés du tout. En tout état de cause, c’est un appel que je lance au gouvernement et aux organisateurs du dialogue politique. La crise est tellement profonde qu’il faut un dialogue inclusif », a déclaré Charles Blé Goudé.
Pour l’analyste Sylvain N’guessan, « à priori, l’absence de M. Blé Goudé et Guillaume Soro représentent certains handicaps pour une approche inclusive de ce dialogue politique ».
« Je pense que pour l’opposition, il s’agira de la recomposition de la Cei, il s’agira également d’un nouveau découpage électoral et de la révision de la liste électorale (audit du listing électoral). A côté de ça, il y a d’autres choses qui sont venues se greffer notamment la question de l’exil de M. Guillaume Soro, mais aussi de M. Charles Blé Goudé, qui n’a pas encore obtenu son passeport pour rentrer en Côte d’Ivoire. Je pense que ce sera les principaux sujets qui seront débattus et que de part et d’autre, il y aura un compromis politique en vue de trouver les éléments de réponse à ces sujets-là », a analysé Sylvain N’guessan.
Trésor Mutombo et Joe Kashama