L’élection présidentielle en RDC est prévue pour le 20 décembre prochain. Parmi les 26 candidats retenus sur la liste définitive publiée par la Commission électorale nationale indépendante, plus de 20 s’identifient comme étant de l’opposition. Pourront-ils s’unir contre Félix Tshisekedi ?
Une opposition commune contre le président Félix-Antoine Tshisekedi, candidat à sa propre succession est-elle possible ? Est-ce une première fois qu’en RDC, lors d’une élection, que le président sortant se retrouve face plusieurs candidats de l’opposition ?
Pas du tout. Déjà en 2011, lors du passage du scrutin de deux à un seul tour, c’était la même configuration. Joseph Kabila, président sortant, était face à plusieurs candidats de l’opposition. A cette époque, plusieurs idées ont été avancées pour permettre à l’opposition d’accroitre ses chances de prendre le pouvoir. L’enjeu du pouvoir étant pour celui qui le détient de le conserver et pour ceux qui ne l’ont pas de le conquérir.
C’est en ordre dispersé que l’opposition ira à ces élections pour les résultats qu’on connait. Joseph Kabila a été réélu. Les opposants feront bloc pour contester les résultats. Etienne Tshisekedi, grande figure de l’opposition de l’époque, fera un simulacre de prestation de serment. Au final ? Rien. L’opposition est restée fidèle dans ses divisions internes et chacun voulant faire route seule.
Félix Tshisekedi, Joseph Kabila, l’histoire se répète ?
Présidentielle de décembre 2023. C’est Félix-Antoine Tshisekedi et plus Joseph Kabila. Les candidats de l’opposition, qui ont payé leurs cautions individuellement, chacun croit en ses chances de victoire. Même si mathématiquement, personne ne compte remporter seul la présidentielle, l’idée d’une alliance autour d’un candidat semble difficile à mettre en place. Les opposants pourront tenter une candidature autour d’un projet commun. Cela aussi serait utopique.
En face ? Le président sortant qui tient à un deuxième mandat et qui a balisé le chemin dans plusieurs parties de la RDC en ayant des ressortissants et des gens, qui sont prêts à se battre pour glaner quelques voix un peu partout.
Mathématiquement parlant, la sommation des voix qu’il aura glané dans les différentes parties de la RDC seront distribuées avec un candidat de cette région. Ainsi de suite. Au compteur, le candidat sortant aurait plus de chance de l’emporter face aux candidats de l’opposition, notamment grâce à la dispersion des voix.
Déjà en 2011, lors de la présidentielle du 28 novembre, une élection à un seul tour, le professeur Mwayila Tshiyembe, docteur en Sciences politiques, confiait au site Slateafrique que « l’opposition a tout à gagner si elle présente un candidat commun. Dans la situation du Congo, la pluralité des candidatures est un risque évident pour une élection à un tour. Il y a donc intérêt pour l’opposition d’accorder ses violons et de présenter un seul candidat. S’ils partent en ordre dispersé, leur chance de victoire est périphérique, voire faible ».
Et si par miracle, l’opposition arrive à se réunir autour d’une candidature commune dans cette élection à un seul tour, l’équation deviendrait plus corsée pour le candidat sortant. En l’état actuel, c’est quasiment un boulevard de victoire qui s’ouvre à lui et une dispersion des voix dans le camp de l’opposition.
La Rédaction