La tristesse, le chagrin et le désespoir se lient sur les visages de sinistrés de l’éruption volcanique de Nyiragongo. Ils vivent dans la promiscuité. Sans avoir l’accès aux soins médicaux et à la nourriture. Une année après l’éruption volcanique, les sinistrés affirment être abandonnés dans le camp de Kisoko/Katoyi à Goma, chef-lieu du Nord-Kivu, Est de la RDC. Ils se confient à Sahutiafrica,
« Nous ne bénéficions d’aucune assistance. Même pas de la part de l’État. Nous nous demandons, si l’Etat existe vraiment. Tu tombes malade, tu n’as même personne pour te soigner. Tu ne guéris que par la grâce divine », se désole Agnes Maniraguha, mère de quatre enfants.
Juste à son côté, Aline Uwimana décrit leur situation. Elle relate qu’ils vivent entre « famine et malheur ». « Les enfants tombent malades et guérissent miraculeusement. Et pour les femmes enceintes, c’est encore compliqué. Ici, nous souffrons », glisse Aline.
D’après elle, ils passent, parfois, des nuits sans manger. Une situation qui a précipité certains dans le coma, confie Aline Uwimana. « Des fois, vous pouvez trouver un bienfaiteur qui vous donne 500 FC. On ne sait pas répartir cette somme pour l’achat de l’eau, de la farine, la braise, la sauce, … Et finalement, on est perplexe », se plaint-elle.
« Comment admettez-vous que nous vivions sous ces odeurs insupportables ? », s’interroge Agnès Maniraguha. Elle ne mâche pas ses mots. Leur camp ressemble à une poubelle publique. « Des gens viennent jeter des fœtus ici. D’autres viennent y déféquer. Pour l’instant, ce qui surpasse toutes les aides, c’est de nous construire des maisons », dit-elle.
En détresse, ces personnes espèrent sur l’aide du gouvernement ou des personnes de bonne volonté. « Que les autorités nous viennent en aide. Nous aimons notre fief. C’est Buhené. Qu’elles viennent nous y construire pour que nous nous sentions à l’aise chez nous », plaide l’une de ces femmes.
Sans doute, leur vie a basculé le soir du samedi 22 mai 2021. Ce soir-là, le volcan Nyiragongo est entré éruption. Des laves ont tout ravagé à leur passage, notamment des maisons. C’était contre toute attente. Sans alerte de l’OVG encore moins des autorités. Tout à coup, la panique avait gagné la population. Des pertes en vies humaines, d’enfants, des pleurs et des cris de détresse et des embouteillages inédits s’en étaient suivies. La hausse du prix du transport aussi. Le temps semblait s’arrêter à Goma.
Mais aujourd’hui, l’observatoire volcanologique de Goma dit vouloir corriger les erreurs du passé, en renforçant le système de surveillance volcanologique, a précisé le professeur Adalbert Muhindo Syavulisembo, son directeur général. C’était lors d’une journée porte ouverte organisée le week-end dernier à l’occasion du jubilé de carton de la récente éruption.
Depuis Goma, Reagan Kimbale