Analyste politique et coordonnateur du « Café d’Elites », Gustave Omba Bindimono soutient, dans un entretien accordé à Sahutiafrica, que le gouvernement de Judith Suminwa ne donne « aucun espoir ».
Il affirme que les trois piliers que sont l’économie, le social et la sécurité, qui devaient faire partie de l’action de son gouvernement, ne donnent aucune lumière au bout du tunnel.
« Tout est noir et les indices de réussite au rouge et bientôt trois mois depuis l’investiture du gouvernement. Mais, il n’y a même pas de lueur quant aux signaux de ces trois piliers : économie, sociale et sécurité », glisse-t-il. Pour lui, ces trois piliers devraient être priorisés.
Le 12 juin. Ce jour-là, devant l’Assemblée nationale, Judith Suminwa Tuluka, Première ministre de la RDC, avait présenté le programme de son gouvernement chiffré à 92 milliards Usd étalé sur cinq ans. Si son plan d’actions a été approuvé par 397 députés sur les 405 présents, elle avait fixé ses priorités : lutte contre l’insécurité, relance de l’économie, plus d’emplois et protection du pouvoir d’achat des ménages. Y-a-t-il des avancées significatives trois mois après ?
Répondant à cette question, Gustave Omba Bindimono commence par présenter la situation actuelle du pays. Ce qu’il décrit comme « sombre ». Pour lui, le gouvernement n’apporte presque rien pour remédier à cette situation macabre.
« On ne peut s’attendre à rien de ce gouvernement. Le chef de l’Etat, Felix Antoine Tshisekedi Tshilombo, l’a senti et l’a déjà dit. Au mois de janvier, il va faire une évaluation, question de vérifier si les erreurs du premier quinquennat ne sont plus revenues, entre autres, celle d’identifier les animateurs des institutions sur base de complaisance ? Pourtant, il a besoin de trouver, maintenant, des gabarits capables de l’aider au moins à sauver l’image et le mythe qu’il y avait autour du Sphinx Étienne Tshisekedi Wa Mulumba, d’heureuse mémoire », a-t-il argué.
Cet acteur politique de renom tacle le régime, affirmant que « les Congolais ont cru qu’en s’appelant Tshisekedi, il portait les gènes de la vision politique de son père. « Mais en réalité, le papa Etienne Tshisekedi est parti avec toute sa vision. Et après lui, il n’y a rien. Et comme conséquence, on n’enregistre que des détournements, de l’impunité… », a lâché le coordonnateur du Café d’élites.
L’insécurité, la situation socio-économique, l’emploi… Le gouvernement de Judith Suminwa est très attendu sur ce terrain, mais surtout, sur la question de la sécurité. Pourtant, cette période reste marquée par un contexte sécuritaire aussi tendu sur fond de l’activisme de la rébellion du M23, aux prises avec l’armée congolaise au Nord-Kivu, Est de la RDC, où elle contrôle plusieurs localités dans les territoires de Masisi, Rutshur et de Nyiragongo. Mais aussi, celui des rebelles ougandais ADF à Beni et en Ituri.
C’est le premier gouvernement du second, selon les prescrits de la Constitution, et porté par une femme, Judith Suminwa Tuluka. L’avènement de cette dernière a suscité beaucoup d’espoir. Va-t-elle parvenir à relever les multiples défis liés au vécu quotidien de la population ? Qui vivra verra, dit-on.
Annie Ngomamvula