A 56 ans, Judith Suminwa Tuluka devient la première femme à occuper la fonction de Premier ministre en RDC, une première dans l’histoire, en remplaçant Jean-Michel Sama Lukonde.
Lundi 1ᵉʳ avril. Plus de trois mois après l’investiture du président Tshisekedi pour un second mandat, le nom du Premier ministre du prochain gouvernement se faisait attendre. Il est 19 heures lorsque l’ordonnance est lue à la télévision publique. Enfin, la fumée blanche : Judith Suminwa Tuluka. Sans doute, le président a pris tout le monde de court.
Peu connu du grand public. Jusque-là, Judith Tuluka Suminwa occupait le poste de ministre du Plan au sein du gouvernement Sama Lokonde II. « Je crois qu’elle fera une bonne successeure à ce poste pour le bien de notre pays. Je lui souhaite plein succès », a réagi Jean-Michel Sama Lukonde, désormais ancien Premier ministre congolais.
Diplômée en économie appliquée de l’Université libre de Bruxelles, Judith Suminwa Tuluka a travaillé dans le secteur bancaire et est aussi experte dans la gestion de finances publiques. Puis, elle a ouvré au sein d’agences des Nations, travaillant comme experte nationale dans un projet d’appui communautaire dans l’est de la RDC.
Une expertise qui l’a sans doute conduite à occuper des postes clés au sein du cabinet du ministère du Budget, mais aussi en tant que coordinatrice adjointe du Conseil présidentiel de veille stratégique (CPVS), aux côtés de François Muamba Tshishimbi.
Judith Suminwa Tuluka va devoir mettre en œuvre les engagements du second mandat de Félix Tshisekedi, réélu largement avec 70% des suffrages à l’issue d’une présidentielle jugée chaotique par l’opposition. Mais sa nomination intervient dans un contexte sécuritaire toujours aussi tendu dans l’est de la RDC, où l’armée et les rebelles du M23 s’affrontent dans le Nord-Kivu.
La nouvelle Première ministre en est consciente. Sans doute, elle s’attend à plusieurs défis dans ce pays, 80 fois plus grand que la Belgique, où tout est priorité. Judith Saminwa Tuluka se sait très attendue.
« Les défis sont immenses, mais ensemble avec le chef de l’État, avec l’appui de notre gouvernement, de toutes les institutions ainsi que l’appui de la population congolaise, on y arrivera », croit-elle, soufflant ses premiers mots dans la veste de Première ministre.
Elle devra dans les prochains jours former son équipe gouvernementale et présenter son programme à l’Assemblée nationale avant être investie.
Ben Tshokuta