Des magasins fermés. Des routes menant vers le bureau de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) bloquées. Il faut présenter une pièce d’identité pour accéder dans cette zone. Seules les élèves sont épargnés par les forces de l’ordre dans la commune de la Gombe, centre d’affaires de Kinshasa, capitale de la RDC. Tôt ce lundi 22 novembre, les éléments de la police ont quadrillé le siège de la Ceni pour empêcher le sit-in du Bloc patriotique, coalition de partis politique et de la société civile. Cette plateforme, qui s’oppose à Denis Kadima, président de la commission électorale jugé proche du pouvoir, exige la dépolitisation de l’organe électoral.
Le Bloc patriotique a maintenu cette manifestation malgré l’interdiction du gouverneur de Kinshasa Gentiny Ngobila. « Nous allons faire cette action même pendant un mois. Tant qu’on n’aura pas accès au siège nationale de la CENI pour exprimer notre mécontentement, nous allons solliciter ce sit-in chaque jour », lâche Jules Likinda, membre du Front commun pour le Congo (Fcc), famille de l’ancien président Joseph Kabila.
« Non à la politisation de la Ceni », scandent les manifestants, alors que le soleil tape. Quelques manifestants et organisateurs ont été interpellés. Mais aucun incident majeur n’a été signalé. Des manifestants venus en grand nombre sont butés par une muraille d’hommes en uniforme. Difficile pour les militants, membres et cadres de partis politiques voire les religieux de se diriger devant le siège de la centrale électorale.
« Nous n’avons pas d’arme. Nous ne venons pas avec violence pour dire non à cette Ceni. Mais la police ne nous donne pas accès de manifester notre droit constitutionnelle », dénonce Blanchard Mungomba, proche d’Adolph Muzitu, un de leaders de la coalition d’opposition Lamuka. Il confie que ces manifestations vont se poursuivre pour dénoncer « la caporalisation de la Ceni ». Et l’imposition « de la dictature en RDC ».
Samedi dernier l’autorité urbaine avait désapprouvé ce sit-in organisé par Milapro (une plateforme de l’église protestante) et Calcc (plateforme de l’église catholique) deux organisations laïc catholique et protestante. Selon l’hôtel de ville de Kinshasa, ces plateformes n’ont pas une personnalité juridique.
Joe Kashama