Un groupe de députés sud-soudanais, du parti au pouvoir, a accusé le président Salva Kiir de violer l’accord de paix avant de quitter le parlement lundi 18 septembre, sur fond de tension suscitée par l’adoption d’une loi électorale controversée.
Ils sont lésés par l’adoption d’une loi sur le système complexe de désignation des députés lors de prochaines élections. Ils estiment que la présidente du parlement, poussée par le chef de l’État, « a fait adopter le texte au forceps sans leur avoir donné une juste occasion d’exprimer leurs points de vue sur cette question cruciale ».
Pour ces députés, qui soutiennent le vice-président Riek Machar, rival du président Kiir au sein du parti au pouvoir, le Mouvement populaire de libération du Soudan (SPLM), cette loi est « antidémocratique, injuste et pas crédible ».
« La proposition de donner de nouveaux pouvoirs au président afin de nommer davantage de députés revient à retirer le mandat et la souveraineté au peuple du Soudan du Sud », ont-ils dénoncé.
Plus jeune Etat africain, le Soudan du Sud a sombré à partir de 2013, dans une sanglante guerre civile. Au moins 400.000 personnes y ont péri avant qu’un accord de paix signé par Salva Kiir et Riek Machar en 2018 mette fin aux hostilités.
Les deux principaux protagonistes ont accepté de gérer ensemble le pays au sein d’un gouvernement d’union nationale. Mais les tensions larvées émergent de temps en temps dans ce pays riche en pétrole. À l’approche des élections, le spectre d’un nouveau conflit ne cesse de planer. L’ONU continue d’appeler toutes les parties à la tolérance avant 2024.
Dinho Kazadi