« On peut craindre que le processus électoral puisse se passer dans un climat de tension. Mais, ça ne jette pas du discrédit sur le processus électoral », a déclaré Alfred Ramadji, analyste politique tchadien, lundi 08 février à SahutiAfrica.
Alfred Ramadji affirme qu’aucune élection n’a réussi à stabiliser le climat politique au Tchad depuis 30 ans. La prochaine présidentielle est prévue pour le 11 avril prochain. Le président Idriss Déby Itno a été investi candidat, samedi 06 février par son parti.
« Ça ne me surprends pas que les gens s’opposent à la candidature de Déby. Mais sur le plan légal, ils n’ont pas le droit de s’opposer à sa candidature parce qu’il s’est taillée une Constitution, qui lui permet de se représenter même jusqu’à 150 ans », a expliqué Alfred Ramadji.
« Le Tchad a gagné une République, mais a perdu un État de droit. Quand la loi fondamentale est tripatouillée et instrumentalisée pour servir des intérêts partisans, on ne peut qu’arrive à ces résultats là », a fait remarquer Alfred Ramadji.
Au Tchad, l’opposition peine à se faire entendre. Des opposants ont été arrêtés en marge d’une manifestation. D’après l’analyste politique tchadien, l’arrestation de quelques membres de l’opposition ne peut pas discréditer le processus électoral.
Une manifestation de l’opposition a été organisée samedi 06 février dans la capitale tchadienne, Ndjamena et dans d’autres villes du pays pour contester une nouvelle candidature du président Idriss Déby. La police a annoncé lundi 08 février que sept personnes ont été déféré au Palais de justice de Ndjamena. Pourtant, la Commission tchadienne des droits de l’homme rapporte une centaine d’arrestations dans tout le pays durant la manifestation.
« La Constitution que eux-mêmes (pro pouvoir) ont taillée autorise aux gens de manifester. La veille de la manifestation, prendre un arrêté pour interdire aux gens de marcher, c’est une contradiction qu’on observe. La loi fondamentale permet aux gens de marcher librement et pacifiquement », a observé l’analyste politique Alfred Ramadji.
Pour la présidentielle du 11 avril prochain, le président Idriss Déby a été investi candidat pour un sixième mandat. Entre-temps, l’opposition qui a boycotté les résultats du dernier scrutin s’organise pour une candidature unique.
Trésor Mutombo