Morts d’hommes, des blessées, des tirs de gaz lacrymogène, des pneus brûlés sur des principaux axes routiers… Tension à N’Djamena, capitale du Tchad, où plusieurs centaines de personnes ont manifesté, ce jeudi 20 octobre, à l’appel de l’opposition et de la société civile contre la prolongation de la période de transition de 2 ans malgré l’interdiction des autorités.
Près de deux personnes sont mortes dans des heurts qui ont éclaté dans plusieurs coins de N’Djamena, selon le média Al Widhha, qui cite une source médicale. Elle fait aussi état d’une trentaine de blessés. Il s’agit de personnes touchées par balles ou par des inhalations de gaz lacrymogène. « Le nombre ne fait qu’augmenter. Il n’y a plus de place », s’alarme une source médicale à Al Widha. Jusque-là, aucun bilan officiel n’a été communiqué après ces heurts.
« Ils nous tirent dessus. Ils tuent notre peuple. Les soldats du seul général, qui a refusé d’honorer sa parole », a écrit l’opposant Succès Masra. Dans le tweet du leader du parti Les Transformateurs, l’on voit des images d’un corps couvert du drapeau tchadien.
Des activités paralysées dans le 6e arrondissement, bastion de l’opposition. Les établissements scolaires et universitaires fermés. Des pneus, des troncs d’arbre, des amas de briques jonchent les rues, rapporte l’AFP.
Au Tchad, ces manifestations ont éclaté après la prolongation pour 2 ans de la transition, censée s’achever ce jeudi 20 octobre, à l’issue du dialogue national inclusif et souverain. Pourtant, l’Union africaine s’est opposée à la prolongation de dix-huit mois de transition. « Aujourd’hui, c’est la fin des 18 mois, voilà comment il entend installer la dynastie en tuant le peuple », a déclaré Succès Masra sur Twitter.
Mais le général Mahamat Idriss Déby, investi président de la transition, dirige le pays jusqu’au retour à l’ordre constitutionnel. Après son investiture, le chef de la junte a nommé un gouvernement d’union nation dirigée par Saleh Kebzabo, farouche opposant au défunt président Idriss Déby, son père.
Trésor Mutombo