Avec la libération de plusieurs opposants au Sénégal, le président Macky Sall tente de décrisper le climat politique tendu sur fond du report de la présidentielle jusqu’au 15 décembre. Une décision invalidée par le Conseil constitutionnel.
Il s’agit d’un geste d’apaisement des autorités qui était attendu après la mobilisation citoyenne et de l’opposition. Plusieurs dizaines de détenus, dont Aliou Sané, coordinateur du mouvement citoyen « Y’en a marre », Djamil Sane, maire d’une commune de Dakar et plusieurs membres du parti d’opposition ex-Pastef d’Ousmane Sonko, figure voyante de l’opposition, ont été libérés.
Mais, Ousmane Sonko et Bassirou Diomaye Faye, son adjoint à la tête du parti Pastef, dissous, sont toujours en détention. Jusque-là, aucune information ne fait état de leur éventuelle libération.
Pour Me Cheikh Koureissy Bâ, avocat et membre du collectif des familles de détenus, les dossiers de la plupart de ses clients étaient montés pour des considérations politiques. « La pression internationale fait que le président Macky Sall ordonne des libérations », a estimé Souleymane Djim, membre du Collectif des familles de détenus politiques.
En fait, plusieurs centaines de membres de l’opposition, plus d’un millier selon certaines organisations de défense des droits humains, ont été arrêtés depuis 2021.
Au Sénégal, le climat politique est tendu. Des manifestations contre le report du scrutin présidentiel ont été réprimées, faisant trois morts. Mais dans un document publié sur les réseaux sociaux, le Conseil constitutionnel a invalidé cette décision et appelé à la tenue de l’élection dans un meilleur délai.
Pourtant, l’Assemblée nationale avait adopté le projet de loi sur le report du scrutin jusqu’au 15 décembre, maintenant le président Macky Sall au pouvoir jusqu’à la prise de fonctions de son prédécesseur.
La Rédaction