La Guinée-Bissau n’entend pas extrader François Bozizé, ex-président centrafricain devenu maquisard, visé par un mandat d’arrêt international émis par la Cour pénale spéciale (CPS).
Pour le président Umaro Sissoco Embaló, la Guinée-Bissau ne prévoit pas l’extradition dans la loi. Il dit être surpris par ce mandat d’arrêt émis contre l’ancien chef de l’Etat et affirme qu’il téléphonerait son homologue centrafricain, Faustin-Archange Touadéra, « pour savoir ce qui se passe ».
Il indique avoir été sollicité par « l’Union africaine et des dirigeants d’Afrique centrale pour accueillir François Bozizé, ce qu’il avait accepté pour des raisons purement humanitaires ».
« Depuis qu’il est arrivé en Guinée-Bissau, François Bozizé n’a créé aucun problème. Il est en exil, comme nous l’avons été par le passé », a déclaré le président Sissoco Embaló à l’agence de presse portugaise Lusa.
Mardi 30 avril, la CPS a émis un mandat d’arrêt international contre François Bozizé dans le cadre d’une instruction sur de possibles crimes contre l’humanité commis par la Garde présidentielle durant son régime entre février 2009 et mars 2013. D’après cette juridiction, ces atrocités ont eu lieu dans une prison civile et un centre d’instruction militaire à Bossembélé.
Déjà sous le coup d’une condamnation par contumace à la prison à perpétuité pour « complot » et « rébellion », M. Bozizé, 77 ans, s’est exilé en Guinée-Bissau depuis 2023. Il dirige la Coalition des patriotes pour le changement (CPC), principale coalition rebelle centrafricaine formée en décembre 2020. Pour l’heure, son extradition semble difficile.
Trésor Mutombo