Après la grâce accordée à cinquante-et-une personnalités condamnées pour « des infractions commises lors des crises post-électorales ou pour atteinte à la sûreté de l’Etat », le président Alassane Ouattara a posé un acte fort pour renforcer la réconciliation nationale qui suscite des interrogations.
Pour Sylvain N’guessan, analyste politique ivoirien, c’est un geste qui pourrait contribuer à renforcer la cohésion nationale et à apaiser les tensions. Et surtout après le sacre des Eléphants à la Coupe d’Afrique des nations (CAN) à domicile.
« C’est bon pour le climat social », affirme M. Nguessan. Mais, l’analyste nuance. Il reste prudent sur les réelles intentions du président Alassane Ouattara, qui doit se prononcer dans les prochains jours. Probablement, il pourrait s’agir d’autres grandes décisions.
L’heure est à des interrogations. « Est-ce une manière de passer la pommade avant la décision qui pourrait avoir un arrière-goût amer ? Ou est-ce qu’il s’est engagé définitivement dans une dynamique de nature à susciter la vraie réconciliation, la cohabitation pacifique », se questionne Sylvain N’guessan.
Si certains saluent ce geste comme un signe de rassemblement et d’ouverture envers la classe politique, d’autres, par contre, mettent en garde contre l’oubli des victimes et appellent à ne pas passer sous silence les souffrances endurées.
Parmi les bénéficiaires de cette grâce présidentielle figurent des personnalités proches des anciens opposants Laurent Gbagbo et Guillaume Soro, ce qui soulève des interrogations sur les implications politiques de cette décision.
Des figures telles que le général Bruno Dogbo Blé, ancien commandant de la garde républicaine de Gbagbo, et le colonel Paulin Katé Gnatoa, ancien adjoint du général Dogbo Blé, ont été libérées, marquant un potentiel rapprochement avec les anciens adversaires politiques.
Alors que la Côte d’Ivoire cherche à tourner la page des crises post-électorales et à avancer vers des élections apaisées en 2025, la question de la réconciliation nationale reste au cœur des débats. La grâce présidentielle accordée par Alassane Ouattara suscite à la fois espoirs et interrogations quant à l’avenir politique du pays.
Ben Tshokuta