Au moins deux personnes sont mortes dans les affrontements entre les éléments de la Garde nationale, retranchés dans une caserne du sud de la capitale Bissau, et les forces spéciales de la Garde présidentielle dans la nuit de jeudi à vendredi 1 décembre, a indiqué samedi un responsable militaire.
Un autre responsable militaire, qui s’est exprimé sous couvert d’anonymat en raison de la sensibilité de la situation, a affirmé que six soldats blessés ont été évacués vers le Sénégal voisin.
Le calme est revenu depuis vendredi après-midi. Elle l’est encore ce samedi.
Les autorités locales ont annoncé avoir capturé le commandant de la Garde nationale, le colonel Victor Tchongo.
Dans un communiqué publié samedi, la Cedeao « condamne fermement les violences et toutes les tentatives visant à perturber l’ordre constitutionnel et l’État de droit en Guinée-Bissau », appelant « à l’arrestation et à la poursuite des auteurs de l’incident ».
Elle « exprime son entière solidarité avec le peuple et les autorités constitutionnelles de la Guinée-Bissau ».
Vendredi, l’ONU avait appelé au respect de l’Etat de droit et exhorté les membres des forces de sécurité et des forces armées « à continuer de s’abstenir de toute ingérence dans la politique nationale ».
Les éléments de la Garde nationale ont fait irruption jeudi soir dans les locaux de la police judiciaire pour en extraire le ministre de l’Économie et des Finances, Souleiman Seidi, et le secrétaire d’Etat au Trésor public, Antonio Monteiro, selon des responsables de l’armée et du renseignement.
Les deux membres du gouvernement étaient interrogés par la police judiciaire à propos d’un retrait de dix millions de dollars des caisses de l’Etat, sur instruction du procureur général, nommé par le président. La Garde nationale répond, elle, essentiellement au ministère de l’Intérieur, dominé – comme les principaux ministères – par le parti historique PAIGC après la victoire de la coalition qu’il menait aux législatives en juin 2023.
AFP/ La Rédaction