En Guinée, les forces de l’ordre ont dispersé à coups de gaz lacrymogène une manifestation organisée par le Front national pour la défense de la Constitution (FNDC) contre la junte au pouvoir à Conakry, capitale guinéenne, jeudi 28 juillet. Les organisateurs de la manifestation font état d’un mort. Les autorités ne confirment pas cette information.
Le FNDC a manifesté malgré l’interdiction des autorités et un fort dispositif policier déployé. Il dénonce la gestion unilatérale de la transition par la junte, mais aussi son refus systématique d’ouvrir un cadre de dialogue crédible pour définir les termes de la transition.
Dans plusieurs quartiers, des heurts ont éclaté entre de jeunes manifestants et les forces de l’ordre, rapporte l’AFP.
Des barricades ont été dressées, des pneus brûlés. Et la police a tiré du gaz lacrymogène pour disperser des groupes qui leur lançaient des pierres. Le parquet a ordonné jeudi des poursuites contre les organisateurs de la manifestation.
Ibrahima Diallo, responsable des opérations du FNDC, coalition de partis, de syndicats et d’organisations de la société civile, s’est félicité d’avoir réussi cette paralysie du système.
Le Rassemblement du peuple de Guinée (RPG), ancien parti présidentiel, et une autre importante coalition formée de partis, de mouvements et d’associations, l’Alliance nationale pour l’alternance et la démocratie (Anad), ont aussi pris part à ce mouvement de protestation.
Depuis le coup de force du colonel Mamady Doumbouya, qui a renversé le 5 septembre le président Alpha Condé au pouvoir depuis plus de dix ans, les manifestations ne cessent de se multiplier à Conakry pour exiger la transition dans un bref délai. Le chef de la junte a promis d’organiser des élections censées permettre le retour à l’ordre constitutionnel. Et aucune autorité de la transition ne va candidater lors de ces élections, selon la charte de la transition.
Mervedie Mikanu