Jean-Pierre Bemba, leader du Mouvement de Libération du Congo (MLC), est entré au gouvernement Sama Lukonde II remanié le jeudi 23 mars dernier. Il est nommé vice-Premier ministre et ministre de la Défense. Un retour diversement commenté sur différents réseaux sociaux congolais.
Certains observateurs reviennent sur son passé d’ancien chef de guerre et de sa condamnation à la CPI (Cour pénale internationale) pour des crimes commis par ses troupes en Centrafrique. Condamné à 18 ans de prison, JP Bemba a été acquitté en appel en 2018.
Benjamin Babunga Watuna est l’un des internautes congolais actifs qui revient sur quelques dates qui ont marqué l’histoire du Congo. Pour Bemba, le mois de mars 2023 est celui de son entrée dans le gouvernement. Mars 2007, rappelle la date des « affrontements à Kinshasa entre les forces gouvernementales et les combattants de JP Bemba. C’est à l’issue de ces combats que Bemba s’est décidé de quitter le pays et de fuir en Europe où il sera arrêté en 2008, suite à un mandat établi par la CPI », rappelle Benjamin Babunga sur son compte Twitter.
@Benbabunga affirme que « l’élément déclencher de ces affrontements semble avoir été l’ordre donné par le Lt-Général Kisempia Sungilanga (CEMG), qui donnait jusqu’à la mi-mars aux hommes de JP Bembe pour incorporer l’armée régulière et limitait à douze policiers les effectifs chargés de sa protection ».
En fait, JP Bemba a refusé de mettre à l’ordre, alors qu’il venait de perdre l’élection présidentielle de 2006 contre Joseph Kabila, élu président. « JP Bemba (qui avait été élu sénateur en janvier de la même année) refusait, au nom de la préservation de sa sécurité physique et la protection de ses avoirs matériels. Dans la matinée de 22 mars, la tension devient vive aux abords de la résidence de Jean-Pierre Bemba » à la Gombe. Les combats ont été sanglants avec plusieurs pertes de vie humaine à la clé.
Nuitamment, la Monuc (Mission des Nations Unies au Congo) négocie avec les autorités congolaises l’évacuation de Bemba. Sa nomination au gouvernement Sama Lukonde de mars 2023 sonne comme un retour de poids, alors que la RDC fait face à la rébellion du M23 dans l’est. Face à une rébellion, le passé de rebelle de Bemba serait-il utile ou déterminant pour défaire le M23 qui a continué à gagner du terrain dans l’est de la RDC ?
A quelques mois de la présidentielle, les nouveaux ministres devront travailler avec célérité pour réussir la mise en œuvre de leurs différentes feuilles de route et programme du gouvernement afin de rétablir la sécurité dans l’Est. Mais aussi, parvenir à organiser les élections dans le délai imparti. C’est aussi dans cette vision électorale que quelques ténors sont entrés dans le gouvernement afin d’influencer, le moment venu, leurs différentes bases au profit du candidat de leur choix.
Alimasi Kambale