Jeudi 19 janvier, les députés européens ont déploré la détérioration de la liberté de presse au Maroc. Ils pointent du doigt les arrestations et incarcérations de journalistes critiques au pouvoir pour la plupart.
Ils disent être préoccupés par les allégations de corruption qui pèsent sur Rabat dans le cadre d’une enquête menée par la belge et visant aussi le Qatar.
Dans un texte contraignant majoritairement voté, les parlementaires européens appellent les autorités marocaines « à respecter la liberté d’expression et la liberté des médias ainsi que de garantir aux journalistes incarcérés un procès équitable ».
Le cas qui a semblé préoccuper les eurodéputés est celui d’Omar Radi, journaliste indépendant de 36 ans, critique du régime marocain arrêté en 2020. Puis condamné à six ans de prison en appel pour viol et espionnage. Des accusations qui ont toujours été réfutées dans le camp du journaliste.
Pour les députés européens, de nombreux droits de la défense n’ont pas été respectés, ce qui entache d’iniquité et de partialité l’ensemble du procès. Les parlementaires européens demandent sa remise en liberté provisoire. Mais aussi celles de Taoufik Bouachrine, un ex-patron de presse emprisonné depuis 2018, et de Soulaimane Rassouni, un autre journaliste condamné à 5 ans de prison en 2022.
Mais Reporters sans frontières, ONG de défense des droits des journalistes, s’est réjoui de cette position, estimant que le parlement européen met fin après près de 25 ans de passivité, à la fâcheuse tendance qui consiste à exempter le Maroc de toute remarque sur les atteintes à la liberté de la presse et aux droits humains ».
Dinho Kazadi