Lundi 21 novembre, les autorités maliennes ont décidé d’interdire les activités de toutes les ONG financées ou soutenues par la France. Cette décision concerne aussi les ONG qui œuvrent dans le domaine humanitaire.
Pour Abdoulaye Maïga, Premier ministre malien par intérim, cette décision est consécutive à l’annonce par la France de la suspension de son aide publique au développement à destination du Mali. Pourtant, Paris justifie sa décision par le recours au groupe paramilitaire russe Wagner par les autorités maliennes.
Dans un communiqué, M. Maïga dénonce « des allégations fantaisistes et un subterfuge destiné à tromper, mais aussi à manipuler l’opinion publique nationale et internationale aux fins de déstabilisation et d’isolement du Mali ».
Mais cette décision risque d’affecter des milliers de personnes, prises en charge par plusieurs ONG financées totalement ou en partie par la France, œuvrant dans les domaines de la santé, de l’alimentation ou de l’éducation.
Confronté à la menace djihadiste depuis 2012, le Mali est l’un des pays où la crise humanitaire est forte. Un collectif d’ONG, dont CCFD Terre-Solidaire, Handicap International, Médecins du Monde et Oxfam, avait exprimé son inquiétude devant la suspension de l’aide de la France. Ce collectif craint que cette décision entraîne l’arrêt d’activités essentielles, voire vitale au profit de populations en situation de grande fragilité ou de pauvreté.
Ces ONG rappelaient que 7,5 millions de Maliens avaient besoin d’assistance. Ce qui représente plus de 35% de la population. Malgré la dégradation des rapports avec les autorités maliennes, la France continuait à apporter son soutien à de nombreuses ONG avant cette décision.
Dinho Kazadi