Ce mardi 25 avril, le tribunal judiciaire de Mamoudzou, capitale de Mayotte, a suspendu in extremis, l’évacuation d’un bidonville à Mayotte dans le cadre d’une vaste opération dénommée Wuambushu, initiée par les autorités françaises afin de lutter contre la délinquance et l’habitat insalubre sur l’archipel.
En réaction à cette décision, la préfecture de ce département français déclare à l’AFP que « le préfet de Mayotte a pris acte de la décision du tribunal judiciaire de Mamoudzou. Et qu’il a demandé aux avocats de l’État de faire appel »
L’opération d’évacuation de bidonvilles situé à Koungou, était initialement prévue pour ce mardi, à partir de 6h00′ locales. La justice qui a décidé de suspendre l’opération, dit avoir « constaté l’existence d’une voie de fait, tenant aux conditions d’expulsion jugées irrégulières par les personnes s’opposant au délogement ».
Des scènes de joie ont été remarquées après l’annonce de la décision de la justice. « Je suis trop contente, on a été au tribunal, on a gagné, rien ne va être détruit. Enfin du repos », se réjouissait auprès des journalistes, Mdohoma Hadja, une habitante du bidonville.
Dans la matinée, des affrontements sporadiques avaient été signalés sur place entre des jeunes du quartier et des forces de l’ordre déployées en grand nombre sur place, ont indiqué des journalistes.
Selon des sources, pas très loin, des émeutes ont eu lieu entre les forces de l’ordre et les habitants du bidonville voisin de Majicavo Dubaï dès l’aube. Des barricades de poubelles et pneus avaient été installés tout le long de l’axe principal de l’île menant au secteur.
Les forces de l’ordre, prises à partie par des jets de pierres, ont répliqué par des tirs nourris de LBD et grenades lacrymogènes.
La France prévoit, dans le cadre de l’opération baptisée « Wuambushu », soit reprise en Mahorais. De détruire des bidonvilles de Mayotte et d’expulser les personnes en situation irrégulière pour la plupart des Comoriens vers Anjouan, l’île comorienne la plus proche, située à 70 km.
Mais les Comores s’opposent à cette opération. Lundi, les autorités ont refusé l’accostage d’un navire transportant une soixantaine de personnes. Thierry Suquet, le préfet de Mayotte, avait déclaré que la France n’arrêterait pas les opérations de lutte contre la délinquance et l’habitat insalubre pour lesquelles près de 1.800 membres des forces de l’ordre ont été déployés sur l’archipel.
Dinho Kazadi