Au lendemain de l’assassinat de Chérubin Okende, proche de Moïse Katumbi et ancien ministre congolais des Transports, Georges Kapiamba, coordonnateur de l’Association congolais pour l’accès à la justice (Acaj), appelle à une enquête « crédible et exhaustive pour un procès équitable ».
Pour lui, les auteurs, commanditaires et tous les complices soient arrêtés, jugés et sanctionnés avec exemplarité. Mais, il invite les leaders politiques à la retenue.
« Nous appelons les leaders de partis et regroupement politique, sociaux, des Congolaises et de Congolais à tenir des déclarations avec responsabilité. Il faut éviter des discours qui vont créer les désunions, compromettre l’unité nationale », a déclaré Georges Kapiamba à Sahutiafrica. « Nous devons tous nous considérer investis d’une responsabilité de conduire, suivre, accompagner l’enquête et que les responsabilités pénales soient assumées par ceux qui seront reconnus en tant que responsables ou auteurs », a-t-il ajouté.
En RDC, l’assassinat de Chérubin Okende a agité la classe politique, suscite l’indignation et fait réagir. Les autorités congolaises ont annoncé l’ouverture d’une enquête pluridisciplinaire. Dans le parti Ensemble, parti de Moïse Katumbi, candidat déclaré à la présidentielle, « c’est un assassinat politique ». Il exige une enquête internationale.
Le gouvernement a, dans son annonce, indiqué qu’il devra associer les services étrangers. « Nous savons que nos services connaissent un certain nombre de limites. Ça ne peut pas gêner de solliciter la collaboration de ceux qui peuvent aider les nôtre à combler ces limites ou ce vide », affirme Georges Kapiamba. Selon lui, l’Acaj va focaliser son ses investigations sur les lacunes et le dysfonctionnement constatés de l’enlèvement à l’assassinat de Chérubin Okende.
« Nous considérons qu’il y a eu vraiment de lacunes de service. Il y a des choses que le service aurait dû faire pour éventuellement sauver la vie qui n’a pas été fait. Nous allons chercher à comprendre pourquoi cela se fait de cette manière et quelles sont les propositions d’amélioration qu’il faudrait suggérer aux autorités », a-t-il dit.
A cinq mois des élections, l’assassinat de M. Okende fait monter la tension entre l’opposition et le pouvoir. En fait, le camp de Moïse Katumbi dit être victime d’un acharnement du pouvoir. M. Katumbi dénonce les arrestations de ses lieutenants. Au sein de la société civile, cette affaire est perçue comme celle de Floribert Chebeya, tué en 2010 avec Fidèle Bazana, son chauffeur.
« C’est un assassinat qui provoque de l’émotion compte tenu de la gabarie de la victime. J’en suis conscient. Mais, il faut aussi considérer que c’est un citoyen congolais à qui, on ne pouvait pas ôter la vie telle que cela est arrivé. C’est ça qui nous préoccupe davantage. Les élections ne sont qu’un moment de la vie d’une nation. Elles pourront passer, mais le Congo va continuer. Nous devons sauvegarde le fondement de notre Etat de droit démocratique », conclut Georges Kapiamba.
Alimasi Kambale et Trésor Mutombo