Alors qu’il poursuit sa tournée dans l’espace Kasaï, le président Tshisekedi a, lors d’un meeting à Mbuji-Mayi, vanté la montée en puissance de l’armée congolaise aux prises avec les rebelles du M23 dans l’est de la RDC.
« Pendant que nous parlons ici, sur le terrain des opérations, le match est à notre avantage. Les opposants ne disent rien quand les FARDC avancent. Ce sont eux les ennemis, les sorciers du pays. Les autres ennemis et sorciers du Congo sont en soutane. Je mettrai fin à leur sorcellerie », a-t-il déclaré, déplorant l’attitude de l’opposition.
Sa déclaration intervient peu après que Joseph Kabila, ancien président congolais, et Moïse Katumbi, figure voyante de l’opposition, se sont rencontrés à Addis-Abeba en Ethiopie, appelant à faire échec à la dictature que le régime actuel veut instaurer. Ils s’opposent aussi au projet de réformes constitutionnelles annoncé par Félix Tshisekedi.
Devant la population de Mbuji-Mayi, M. Tshisekedi est revenu sur l’épisode du sommet tripartite manqué de Luanda, où il devait rencontrer son homologue rwandais, Paul Kagame. En fait, les parties congolaise et rwandaise n’avaient pas pu se mettre d’accord à la dernière minute. Le président Tshisekedi affirme qu’il savait que « Paul Kagame allait fuir ».
« Il n’arrive jamais à me regarder droit dans les yeux. Lorsque nous nous rencontrons, j’avais l’habitude de lui fixer le regard, mais lui n’arrive pas à me fixer, il préfère toujours regarder à côté. Il savait que notre déplacement à Luanda avait pour objectif d’aller signer un accord de paix. Lui a préféré fuir parce qu’il savait très bien que cela allait mettre fin à ses stratégies de vouloir toujours déstabiliser la partie Est de la République, piller nos ressources et tuer nos frères et sœurs », a dit le chef de l’Etat congolais.
Le report de cette rencontre pourrait plonger le processus de Luanda dans l’impasse, alors qu’il semblait déjà battre de l’aile. Pourtant, ce processus est censé aboutir à une désescalade entre la RDC et le Rwanda, dont les rapports sont orageux depuis que la rébellion du M23 a resurgi.
Ephraïm Kafuti